Histoire de Chêne-Arnoult
Entre le Ru du Cuivre et de l’Ouanne
« Castenus Arnulfi » : la Petite Chênaie de l’Aigle et du Loup. Mentionnée en 1150 sous cette appellation, la Seigneurie relevait en 1154, de l’abbaye des Echarlis qui l’a conserva jusqu’au XVIème siècle.
L’église Notre Dame à nef unique, voutée en berceau, contient une pierre tombale du XIIème siècle.
Parler de Chêne-Arnoult, c'est évoquer des noms qui chantent : le Gué de l'Ile Rayée avec le Bois de l'Ile et
les Près de la Chauve-Soury. C'est encore Malvau, cette mauvaise vallée comme disait Philippe III de Courtguilleret.
Chêne Fort était alors le point d'appui d'une superbe chênaie en même temps qu'une ancienne motte surveillant les passages.
A l'époque carolingienne, un grand parc boisé allant des Grands Bois aux Bois des Boulaies et de la Bergerie constituait la "Chênaie d'Arnalf".
Et le château ? Qu'était-ce donc à l'origine ? Un parc à bêtes installé sur la motte, bien clos et palissadé avec un abris en bois surélevé tel un mirador. A l'époque de Charlemagne, c'était un bien des plus précieux car un refuge des animaux en cas de péril.
A l'époque celte, Cassiniacus c'est le lieu des chênes et nos patois qui donnent vie aux mots, vont en faire Casnetus et puis Quercus. Chez les pépiniéristes, un chêne s'appelle toujours un "Quercus". Ce celte qui avait si bien édifié son mirador avec des palissades, s'appelait Arn-wulf et venait d'Austrasie ; c'est à dire de la Gaule Franque.
Arn c'était l'aigle et Wulf, le loup.
Avec le temps, Chêne Arn Wulf devint Chêne Arnoult.
Trois châteaux furent construits au même emplacement, transformé à partir de 1760 pour faire place au 4ème avec 4 logements et 3 portails.
Des anciennes douves restent l'étang, un jardin et 2 allées d'arbres.
« Castenus Arnulfi » : la Petite Chênaie de l’Aigle et du Loup. Mentionnée en 1150 sous cette appellation, la Seigneurie relevait en 1154, de l’abbaye des Echarlis qui l’a conserva jusqu’au XVIème siècle.
L’église Notre Dame à nef unique, voutée en berceau, contient une pierre tombale du XIIème siècle.
Parler de Chêne-Arnoult, c'est évoquer des noms qui chantent : le Gué de l'Ile Rayée avec le Bois de l'Ile et
les Près de la Chauve-Soury. C'est encore Malvau, cette mauvaise vallée comme disait Philippe III de Courtguilleret.
Chêne Fort était alors le point d'appui d'une superbe chênaie en même temps qu'une ancienne motte surveillant les passages.
A l'époque carolingienne, un grand parc boisé allant des Grands Bois aux Bois des Boulaies et de la Bergerie constituait la "Chênaie d'Arnalf".
Et le château ? Qu'était-ce donc à l'origine ? Un parc à bêtes installé sur la motte, bien clos et palissadé avec un abris en bois surélevé tel un mirador. A l'époque de Charlemagne, c'était un bien des plus précieux car un refuge des animaux en cas de péril.
A l'époque celte, Cassiniacus c'est le lieu des chênes et nos patois qui donnent vie aux mots, vont en faire Casnetus et puis Quercus. Chez les pépiniéristes, un chêne s'appelle toujours un "Quercus". Ce celte qui avait si bien édifié son mirador avec des palissades, s'appelait Arn-wulf et venait d'Austrasie ; c'est à dire de la Gaule Franque.
Arn c'était l'aigle et Wulf, le loup.
Avec le temps, Chêne Arn Wulf devint Chêne Arnoult.
Trois châteaux furent construits au même emplacement, transformé à partir de 1760 pour faire place au 4ème avec 4 logements et 3 portails.
Des anciennes douves restent l'étang, un jardin et 2 allées d'arbres.
Histoire des communes de l'Yonne par Maurice Pignard-Peguet - 1913
CHESNE-ARNOULT (QUERCUS ARNULFI)
On sait peu de chose de cette localité qui existait en 1150, d’après le cartulaire général de l’Yonne, sinon que l’archevêque de Sens en donna en 1154 la terre seigneuriale à l’abbaye des Escharlis. qui la garda jusqu’au XVe siècle; mais deux inscriptions commémoratives à l’église nous apprennent que les familles Durandière et Brulard occupèrent cette seigneurie pendant les XVIe et XVIIe siècles. Guérin de Brulard, ayant émigré, eut ses biens vendus.
L’église qui n’a qu’une nef voûtée en berceau, et est abandonnée, remonte visiblement à la fin du XIe siècle. Voici les deux inscriptions commémoratives auxquelles correspondent deux pierres tombales dans le voisinage.
La première est relative à une « dame Magdelaine de Vièvre en son vivant femme en premières noces de feu messire Vrin le Fort en son vivant, seigneur de Chêne-Arnoux, La Motte des Prez, les Vicomtières et Chesnevance et en 2° noces d’Antoine de Navinault, chevalier, sieur de la Durandière et seigneur chastelin de Saint-Maurice sur L’Avéron (Loiret), Melleroy, Fontenoille, La Chapelle et Lenpernot en partie et des fiefs de Bloise, de Buyon, de Bonard et des Esserches, l’un des gentilhommes de la maison du roy, laquelle décéda le lundi 8 octobre 1640. » L’ancienne plaque, brisée à la Révolution, a été remplacée par une autre en 1899.
L’autre inscription porte «Ci-gist très noble seigneur Gaspard-Robert de Guérin, marquis de Bruslard, maréchal de camp et armées du roi, seigneur de Chesne-Arnoult, décédé en l’année 1761 et a été enterré dans cette paroisse. »
On sait peu de chose de cette localité qui existait en 1150, d’après le cartulaire général de l’Yonne, sinon que l’archevêque de Sens en donna en 1154 la terre seigneuriale à l’abbaye des Escharlis. qui la garda jusqu’au XVe siècle; mais deux inscriptions commémoratives à l’église nous apprennent que les familles Durandière et Brulard occupèrent cette seigneurie pendant les XVIe et XVIIe siècles. Guérin de Brulard, ayant émigré, eut ses biens vendus.
L’église qui n’a qu’une nef voûtée en berceau, et est abandonnée, remonte visiblement à la fin du XIe siècle. Voici les deux inscriptions commémoratives auxquelles correspondent deux pierres tombales dans le voisinage.
La première est relative à une « dame Magdelaine de Vièvre en son vivant femme en premières noces de feu messire Vrin le Fort en son vivant, seigneur de Chêne-Arnoux, La Motte des Prez, les Vicomtières et Chesnevance et en 2° noces d’Antoine de Navinault, chevalier, sieur de la Durandière et seigneur chastelin de Saint-Maurice sur L’Avéron (Loiret), Melleroy, Fontenoille, La Chapelle et Lenpernot en partie et des fiefs de Bloise, de Buyon, de Bonard et des Esserches, l’un des gentilhommes de la maison du roy, laquelle décéda le lundi 8 octobre 1640. » L’ancienne plaque, brisée à la Révolution, a été remplacée par une autre en 1899.
L’autre inscription porte «Ci-gist très noble seigneur Gaspard-Robert de Guérin, marquis de Bruslard, maréchal de camp et armées du roi, seigneur de Chesne-Arnoult, décédé en l’année 1761 et a été enterré dans cette paroisse. »
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Texte rédigé d'après l'étude de Paul Gache intitulée:
''Modeste aperçu sur Chêne-Arnoult''
( Rédaction : Serge Moreau - 2013)
''Modeste aperçu sur Chêne-Arnoult''
( Rédaction : Serge Moreau - 2013)
Tant par sa superficie que par sa population, Chêne-Arnoult n'est qu'une très modeste commune,
intégrée de nos jours au canton de Charny, après avoir appartenu jusqu'à la Révolution à la châtellenie de
Châteaurenard.
Nous allons d'abord visiter chacun de ses écarts, en parcourant son territoire du nord au sud, puis
nous suivrons l'évolution de sa paroisse et enfin nous établirons dans la mesure du possible la liste des
seigneurs qui ont attaché leur nom à son château.
LES LIEUX-DITS
Le gué de l'île Rayée est mentionné dans les aveux de Launay de 1541 et 1573; il marque sur le bras
de l'Ouanne le début du cours qui relevait du château de Launay. Même si on la dénomma l'île Boisée durant
un temps, au XVIe siècle notamment, l'île Rayée portait dès 1389 ce nom dérivant de ''règes'' ou raies (les
sillons). Elle était donc déjà cultivée au XIVe siècle, avant que son territoire ne fût ultérieurement abandonné
aux broussailles.
Auprès de ce gué, mentionnés dès 1403, les Prés Ronds étaient attenants au gué du Poirier, cité à la même date. Ces deux passages de la rivière se trouvaient proches au XVe siècle des terres de Jean Delahaye, autrement dites les Delées.
En étaient également peu éloignés les Arpents Longs, mentionnés aussi en 1403 et tenus peu après par Jean du Pré et Pierre de Ratilly.
Après 1389, en remontant le cours de l'Ouanne à partir du gué de l'île Rayée, on arrivait sur la
propriété du seigneur de Chêne-Arnoult.
Le bois de l'île couvrait la pente dominant le gué et l'île Rayée. C'est à proximité, peut-être sur le
plateau au-dessus de ce bois, que devait se trouver la masure Ricardière, citée dans un aveu de 1353, à
laquelle étaient rattachés 50 arpents de terre et 11 arpents de bois à Varenne; il s'agissait sans doute du bois
de l'île, ainsi dénommé.
de l'Ouanne le début du cours qui relevait du château de Launay. Même si on la dénomma l'île Boisée durant
un temps, au XVIe siècle notamment, l'île Rayée portait dès 1389 ce nom dérivant de ''règes'' ou raies (les
sillons). Elle était donc déjà cultivée au XIVe siècle, avant que son territoire ne fût ultérieurement abandonné
aux broussailles.
Auprès de ce gué, mentionnés dès 1403, les Prés Ronds étaient attenants au gué du Poirier, cité à la même date. Ces deux passages de la rivière se trouvaient proches au XVe siècle des terres de Jean Delahaye, autrement dites les Delées.
En étaient également peu éloignés les Arpents Longs, mentionnés aussi en 1403 et tenus peu après par Jean du Pré et Pierre de Ratilly.
Après 1389, en remontant le cours de l'Ouanne à partir du gué de l'île Rayée, on arrivait sur la
propriété du seigneur de Chêne-Arnoult.
Le bois de l'île couvrait la pente dominant le gué et l'île Rayée. C'est à proximité, peut-être sur le
plateau au-dessus de ce bois, que devait se trouver la masure Ricardière, citée dans un aveu de 1353, à
laquelle étaient rattachés 50 arpents de terre et 11 arpents de bois à Varenne; il s'agissait sans doute du bois
de l'île, ainsi dénommé.
Les Sablons
Les Sablons sont ainsi nommés à cause de la nature du sol, l'appellation ne semble être apparue
qu'au XVIIIe siècle.
qu'au XVIIIe siècle.
Malvau
A Malvau, de toute évidence, on se trouve dans une ''male'' (mauvaise) ''vallis'' (vallée); le nom est
peut-être apparu vers 1100, comme en d'autres lieux homonymes. Ce n'est pas le vallon qui descend à
l'ouest vers les Petits Moreaux qui est ainsi qualifié, mais la vallée de l'Ouanne dont la courbe qu'elle dessine
de la Mothe-aux-Aulnaies à Douchy est dominée par Malvau; une borne y indique une altitude de 179 m
contre 127 m pour le lit de la rivière. On peut constater qu'en cet endroit la rivière n'offre pas un de ses
meilleurs aspects, tant par ses eaux que par le sol, la prairie et la végétation de sa vallée.
En 1403, Philippe III de Courtguilleret, seigneur de Chêne-Arnoult, citait dans son aveu comme
arrière-fief ''un fief que tient de lui Gilet de Courtguilleroy (Courtguilleret), écuyer: son lieu appelé Maleval
et ses appartenances, assis en la dite paroisse de Chêne-Arnoult'' Malvau fut donc un fief possédant un
château situé imprécisément entre les trois cours fermières distinctes constituant le hameau de Malvau.
L'une de ces cours occupe l'emplacement du château détruit vraisemblablement vers le 1er septembre 1421 par les soudards du roi anglais Henri V de Lancastre.
Jadis, le château de Chêne-Arnoult était directement relié à celui de Malvau par un chemin qui longeait l'église, puis après une courbe, se dirigeait droit sur Malvau.
Ce chemin dont le tronçon terminal est disparu était encore nommé ''chemin de Chêne-Arnoult à Malveau'' sur un plan du XVIIIe siècle et faisait un écart par la Cour aux Baudes d'après un autre plan de l'an XIII républicain (1805). Il est certain qu'au temps des Courtguilleret, le château de Malvau était réservé à un cadet de la famille (frère, neveu ou cousin).
En partant du site, la traversée de la vallée de l'Ouanne s'est toujours avérée difficile, à moins de faire
le détour par le Foulon.
peut-être apparu vers 1100, comme en d'autres lieux homonymes. Ce n'est pas le vallon qui descend à
l'ouest vers les Petits Moreaux qui est ainsi qualifié, mais la vallée de l'Ouanne dont la courbe qu'elle dessine
de la Mothe-aux-Aulnaies à Douchy est dominée par Malvau; une borne y indique une altitude de 179 m
contre 127 m pour le lit de la rivière. On peut constater qu'en cet endroit la rivière n'offre pas un de ses
meilleurs aspects, tant par ses eaux que par le sol, la prairie et la végétation de sa vallée.
En 1403, Philippe III de Courtguilleret, seigneur de Chêne-Arnoult, citait dans son aveu comme
arrière-fief ''un fief que tient de lui Gilet de Courtguilleroy (Courtguilleret), écuyer: son lieu appelé Maleval
et ses appartenances, assis en la dite paroisse de Chêne-Arnoult'' Malvau fut donc un fief possédant un
château situé imprécisément entre les trois cours fermières distinctes constituant le hameau de Malvau.
L'une de ces cours occupe l'emplacement du château détruit vraisemblablement vers le 1er septembre 1421 par les soudards du roi anglais Henri V de Lancastre.
Jadis, le château de Chêne-Arnoult était directement relié à celui de Malvau par un chemin qui longeait l'église, puis après une courbe, se dirigeait droit sur Malvau.
Ce chemin dont le tronçon terminal est disparu était encore nommé ''chemin de Chêne-Arnoult à Malveau'' sur un plan du XVIIIe siècle et faisait un écart par la Cour aux Baudes d'après un autre plan de l'an XIII républicain (1805). Il est certain qu'au temps des Courtguilleret, le château de Malvau était réservé à un cadet de la famille (frère, neveu ou cousin).
En partant du site, la traversée de la vallée de l'Ouanne s'est toujours avérée difficile, à moins de faire
le détour par le Foulon.
Les Petits Moreaux
Les Petits Moreaux sont le nom actuel d'une ferme fondée assez tardivement, au XVIIe siècle, par
des membres de l'important groupe familial installé de longue date dans les gros hameaux voisins que sont
les Grands Moreaux de Triguères et les Moreaux de Douchy. Mais le lieu, du fait de la proximité d'une
ancienne carrière et de sa situation à la queue de l'étang du Mesnil, un peu en aval de la retenue de Chêne-
Arnoult, peut avoir porté antérieurement un autre nom, maintenant oublié.
des membres de l'important groupe familial installé de longue date dans les gros hameaux voisins que sont
les Grands Moreaux de Triguères et les Moreaux de Douchy. Mais le lieu, du fait de la proximité d'une
ancienne carrière et de sa situation à la queue de l'étang du Mesnil, un peu en aval de la retenue de Chêne-
Arnoult, peut avoir porté antérieurement un autre nom, maintenant oublié.
Les Petites Maisons
Les Petites Maisons, ainsi nommées depuis guère plus d'un siècle, s'appelaient auparavant la
Chèvrerie. Dans son aveu du Mesnil en 1523, Blanchet Ier Davy situait la Chèvrerie ''sur le chemin du
moulin de Chêne-Arnoult''.
Chèvrerie. Dans son aveu du Mesnil en 1523, Blanchet Ier Davy situait la Chèvrerie ''sur le chemin du
moulin de Chêne-Arnoult''.
Le Foulon
Le Foulon est un ancien moulin à eau déjà désaffecté en 1845. Même si l'on n'en pas de trace
documentaire écrite, l'installation en ce lieu est sans doute très ancienne. Le nom même de ''foulon'' apparu
au XIIIe siècle pourrait conforter cette hypothèse de date; cependant, il est vraisemblable que le lieu ne prit
son nom qu'après 1700, quand le moulin à blé qui était celui du fief de Malvau dès le XIVe siècle, fut
transformé en moulin à drap (à foulon). Son passage se trouvait alors sur le chemin le plus direct reliant
Malvau à Dicy.
Le Bois du Foulon, extension vers l'amont du bois de pente appelé le bois de l'île, a emprunté le
nom du moulin voisin.
documentaire écrite, l'installation en ce lieu est sans doute très ancienne. Le nom même de ''foulon'' apparu
au XIIIe siècle pourrait conforter cette hypothèse de date; cependant, il est vraisemblable que le lieu ne prit
son nom qu'après 1700, quand le moulin à blé qui était celui du fief de Malvau dès le XIVe siècle, fut
transformé en moulin à drap (à foulon). Son passage se trouvait alors sur le chemin le plus direct reliant
Malvau à Dicy.
Le Bois du Foulon, extension vers l'amont du bois de pente appelé le bois de l'île, a emprunté le
nom du moulin voisin.
La Plaine des Maisons Brûlées
La Plaine des Maisons Brûlées est appelée sur un ancien plan du XVIIIe siècle ''la Haye Brûlée''.
Ce secteur, avant d'être ravagé par un incendie sans doute important, il y a deux cents cinquante ans ou plus,
était une ''haie'', dans le sens de la transcription française de l'austrasien ''haga'', la forêt.
Très anciennement et jusqu'à cet incendie, la plaine avait donc une couverture boisée, au moins partielle, la ''haie'' qui séparait deux secteurs cultivés, l'un au nord relevant de Malvau, l'autre au sud et à l'ouest avec la vallée du Cuivre relevant de la seigneurie de Chêne-Arnoult. Il pourrait y avoir une relation entre la destruction par le feu de la ''haie'' et la coupure du chemin de Chêne-Arnoult à Malvau.
Ce secteur, avant d'être ravagé par un incendie sans doute important, il y a deux cents cinquante ans ou plus,
était une ''haie'', dans le sens de la transcription française de l'austrasien ''haga'', la forêt.
Très anciennement et jusqu'à cet incendie, la plaine avait donc une couverture boisée, au moins partielle, la ''haie'' qui séparait deux secteurs cultivés, l'un au nord relevant de Malvau, l'autre au sud et à l'ouest avec la vallée du Cuivre relevant de la seigneurie de Chêne-Arnoult. Il pourrait y avoir une relation entre la destruction par le feu de la ''haie'' et la coupure du chemin de Chêne-Arnoult à Malvau.
Les Maisons Brûlées
Les Maisons Brûlées sont l'ancienne cour de la Haye Brûlée sur le plan du XVIIIe siècle, sans
doute atteinte jadis par l'incendie que nous avons évoqué à propos de la Plaine des Maisons Brûlées.
L'évènement dut profondément marquer et le souvenir en rester vif puisque, longtemps après, la Haye Brûlée
prit son appellation actuelle et le nom s'étendit au terroir découvert voisin.
Peut-être avait-on comme souvent autrefois abandonné les ruines en l'état, sans reconstruire, de telle sorte que, par contraste, d'autres constructions proches parurent beaucoup plus récentes, d'où le nom du hameau suivant.
doute atteinte jadis par l'incendie que nous avons évoqué à propos de la Plaine des Maisons Brûlées.
L'évènement dut profondément marquer et le souvenir en rester vif puisque, longtemps après, la Haye Brûlée
prit son appellation actuelle et le nom s'étendit au terroir découvert voisin.
Peut-être avait-on comme souvent autrefois abandonné les ruines en l'état, sans reconstruire, de telle sorte que, par contraste, d'autres constructions proches parurent beaucoup plus récentes, d'où le nom du hameau suivant.
Les Maisons Neuves
Les Maisons Neuves étaient au XVIIIe siècle la Tyrandière, puis la Tiraindière, encore sous
Napoléon III. Ce n'est donc guère que depuis un siècle que ce groupe de maisons fut dénommé les Maisons
Neuves par opposition aux Maisons Brûlées. Mais d'où vient le nom précédent de la Tyrandière? A priori, il
pourrait désigner ''la cour de Tirand'', d'un mot signifiant: ''qui tire sur les rênes, rétif, opiniâtre, entêté'' utilisé
comme surnom, puis comme nom aisément appliqué en vieux français à des paysans bornés.
Mais en l'occurrence, il s'agit d'une série de maisons et non d'une cour. Il est donc plus probable qu'on voulût au XIIIe siècle selon le vocabulaire en usage qualifier des maisons ''à tirant'', c'est-à-dire à la file.
Après que la mémoire du sens médiéval du mot se fut perdue, on aurait confondu ''à tirant'' avec ''à Tirand'', confusion de laquelle serait née la Tyrandière. Et comme au XIXe siècle, ce mot sonnait mal, et même dangereusement durant certains épisodes de l'Empire, par allusion à ''tyran'', on aurait fait de la Tyrandière, la Tiraindière puis les Maisons Neuves.
Napoléon III. Ce n'est donc guère que depuis un siècle que ce groupe de maisons fut dénommé les Maisons
Neuves par opposition aux Maisons Brûlées. Mais d'où vient le nom précédent de la Tyrandière? A priori, il
pourrait désigner ''la cour de Tirand'', d'un mot signifiant: ''qui tire sur les rênes, rétif, opiniâtre, entêté'' utilisé
comme surnom, puis comme nom aisément appliqué en vieux français à des paysans bornés.
Mais en l'occurrence, il s'agit d'une série de maisons et non d'une cour. Il est donc plus probable qu'on voulût au XIIIe siècle selon le vocabulaire en usage qualifier des maisons ''à tirant'', c'est-à-dire à la file.
Après que la mémoire du sens médiéval du mot se fut perdue, on aurait confondu ''à tirant'' avec ''à Tirand'', confusion de laquelle serait née la Tyrandière. Et comme au XIXe siècle, ce mot sonnait mal, et même dangereusement durant certains épisodes de l'Empire, par allusion à ''tyran'', on aurait fait de la Tyrandière, la Tiraindière puis les Maisons Neuves.
L'Oisière
L'Oisière porte un nom d'origine non définie. Sur le plan dessiné en prairial de l'an XIII (juin 1805),
la dénomination retenue est l'Onoiserie, déformation articulatoire d'aulnoiserie (secteur à aulnes), tandis
qu'un document plus ancien du XVIIIe siècle fait figurer la Mazure Loisellière, laissant supposer sa
fondation par une famille Loiseau, identique à l'exemple voisin des Oiseaux à Douchy.
Rien ne permet de privilégier l'une des hypothèses, même si la seconde acception paraît plus probable.
Le Vieux Moulin est le site de l'ancien moulin utilisant l'eau de la retenue en amont qui était l'étang de
Chêne-Arnoult.
En 1523, selon une disposition remontant aux Courtguilleret, les revenus de l'étang (et vivier) étaient partagés entre les seigneurs de Chêne-Arnoult et du Mesnil et le moulin était déjà affecté à la mouture des grains.
Plus de trois siècles après, sous le Second Empire, il fonctionnait encore, ayant gardé le même usage.
Il semble que le vieux moulin soit plus ancien que le moulin à forge de Covret que faisait
fonctionner la retenue d'eau de l'étang du Mesnil, plus en aval, et qu'il faille situer son origine avant 1100,
peut-être même vers 800. De ce fait, l'installation de ce moulin pourrait dater de l'apparition des premières
communautés humaines de Chêne-Arnoult.
la dénomination retenue est l'Onoiserie, déformation articulatoire d'aulnoiserie (secteur à aulnes), tandis
qu'un document plus ancien du XVIIIe siècle fait figurer la Mazure Loisellière, laissant supposer sa
fondation par une famille Loiseau, identique à l'exemple voisin des Oiseaux à Douchy.
Rien ne permet de privilégier l'une des hypothèses, même si la seconde acception paraît plus probable.
Le Vieux Moulin est le site de l'ancien moulin utilisant l'eau de la retenue en amont qui était l'étang de
Chêne-Arnoult.
En 1523, selon une disposition remontant aux Courtguilleret, les revenus de l'étang (et vivier) étaient partagés entre les seigneurs de Chêne-Arnoult et du Mesnil et le moulin était déjà affecté à la mouture des grains.
Plus de trois siècles après, sous le Second Empire, il fonctionnait encore, ayant gardé le même usage.
Il semble que le vieux moulin soit plus ancien que le moulin à forge de Covret que faisait
fonctionner la retenue d'eau de l'étang du Mesnil, plus en aval, et qu'il faille situer son origine avant 1100,
peut-être même vers 800. De ce fait, l'installation de ce moulin pourrait dater de l'apparition des premières
communautés humaines de Chêne-Arnoult.
Chêne-Fort
Chêne-Fort était cité dès 1403 dans l'aveu de Pierre Dupuy qui y mentionnait sept arpents de prés et
au cours du siècle, ces terres devinrent la propriété de Guiot de Soupplainville.
Que signifie ce terme de ''Chêne-Fort''?
Qualifiait-t-il un endroit planté de grands chênes, un point caractéristique d'une chênaie ou une ancienne motte plus ou moins fortifiée de surveillance des passages? Toutes ces hypothèses sont acceptables, la dernière suggérant même la possibilité que dans un temps très ancien, Chêne-Fort eût précédé le château de Chêne-Arnoult comme centre défensif.
Il est par contre avéré que le lieu a servi de point de repère connu localement de tous.
Ainsi, ''le chemin de Chêne-Fort'' permettait de se rendre du Mesnil à Charny par le haut de côte.
Notons aussi dans ce terroir la prépondérance du chêne qu'illustre la toponymie avec les noms de Chêne-Arnoult, Chêne-Fort et sur la seigneurie toute proche de la Mothe-aux-Aulnaies, des Jarrys (autre dénomination du chêne dont l'équivalent des pays du Midi est garric)
au cours du siècle, ces terres devinrent la propriété de Guiot de Soupplainville.
Que signifie ce terme de ''Chêne-Fort''?
Qualifiait-t-il un endroit planté de grands chênes, un point caractéristique d'une chênaie ou une ancienne motte plus ou moins fortifiée de surveillance des passages? Toutes ces hypothèses sont acceptables, la dernière suggérant même la possibilité que dans un temps très ancien, Chêne-Fort eût précédé le château de Chêne-Arnoult comme centre défensif.
Il est par contre avéré que le lieu a servi de point de repère connu localement de tous.
Ainsi, ''le chemin de Chêne-Fort'' permettait de se rendre du Mesnil à Charny par le haut de côte.
Notons aussi dans ce terroir la prépondérance du chêne qu'illustre la toponymie avec les noms de Chêne-Arnoult, Chêne-Fort et sur la seigneurie toute proche de la Mothe-aux-Aulnaies, des Jarrys (autre dénomination du chêne dont l'équivalent des pays du Midi est garric)
La Cour aux Baudes
La Cour aux Baudes porte sur le plan de prairial de l'an XIII la dénomination de la Courtaubaude
et c'est sans doute la graphie la plus fidèle, le meilleur reflet de son origine, à savoir une Curia ou Curtis
Theobaldi, autrement dit la Cour de Thibault, que par ailleurs le plan du XVIIIe siècle évoque précisément
en l'appelant La Thibaudière.
Sans doute, est-il possible que l'évolution vers l'appellation usuelle ait été facilitée par la longue présence dans l'une de ses fermes d'ânes ou de baudets au temps de la rareté du cheval, mais il n'en demeure pas moins avéré, alors que l'évolution savante de Theobald a donné Thibault, que la variation articulatoire populaire en a fait Tiaubaud, voire Taubaud.
Il n'est pas exclu, ce hameau se trouvant sous Chêne-Fort, que la Cour aux Baudes garde le nom du fondateur de la motte de Chêne-Fort, comme Chêne-Arnoult garde celui du fondateur du château, tous deux de l'ère carolingienne, celui-ci étant Theobald et celui-là Arnulf.
et c'est sans doute la graphie la plus fidèle, le meilleur reflet de son origine, à savoir une Curia ou Curtis
Theobaldi, autrement dit la Cour de Thibault, que par ailleurs le plan du XVIIIe siècle évoque précisément
en l'appelant La Thibaudière.
Sans doute, est-il possible que l'évolution vers l'appellation usuelle ait été facilitée par la longue présence dans l'une de ses fermes d'ânes ou de baudets au temps de la rareté du cheval, mais il n'en demeure pas moins avéré, alors que l'évolution savante de Theobald a donné Thibault, que la variation articulatoire populaire en a fait Tiaubaud, voire Taubaud.
Il n'est pas exclu, ce hameau se trouvant sous Chêne-Fort, que la Cour aux Baudes garde le nom du fondateur de la motte de Chêne-Fort, comme Chêne-Arnoult garde celui du fondateur du château, tous deux de l'ère carolingienne, celui-ci étant Theobald et celui-là Arnulf.
Plénoise
Bien que le hameau de Plénoise n'appartienne plus à la commune actuelle, il ne peut être ignoré dans
l'histoire de Chêne-Arnoult.
Les noms Plénoise, Plénaise, Plénois, Plesnoy ont deux acceptions possibles; ou ce sont des dérivés de platanus (platanes, lieu planté de platanes), ou ils proviennent du latin planum (plat, uni).
Il est évident que dans notre cas, c'est la deuxième proposition qui doit être retenue: Plénoise est un endroit plat, le lieu de plain pied avec la vallée.
Mais cette qualité s'applique à tous les sites du territoire de la Mothe-aux-Aulnaies et cette appellation ne pouvait en aucun cas caractériser l'un d'entre eux.
L'explication la plus plausible est donc que le nom fut donné par les habitants de Chêne-Arnoult qui, tous relativement ''perchés'', distinguèrent ainsi un endroit plat de la vallée; en conséquence, le ''Plénoise'' ancien devait appartenir à la seigneurie de Chêne-Arnoult.
De fait, Plénoise relevait, de sa première mention écrite en 1389 jusqu'à la Révolution, de la
châtellenie de Châteaurenard et partant, de la seigneurie de Chêne-Arnoult.
A l'Ascension 1389, précisément, un habitant de Châteaurenard, Jean Mauger, représentant son épouse qui était
vraisemblablement une cadette des Courtguilleret, avoue tenir de Charles VI (donc du château haut de
Châteaurenard) ''36 arpents de pré, avec bois et épines, en prairie de Plénoise, avec un droit de pâturage de
3 boeufs (alors animaux de trait) par toute la prairie'' en précisant que ces terres s'appuient contre '' la rivière
appelée de Chêne-Arnoult'' (l'Ouanne), ce qui indique que le cours de la rivière relevait bien de la seigneurie
de Chêne-Arnoult jusqu'à Plénoise, y compris.
Mauger avait encore ''deux îlettes en l'île Rayée'' (petites îles).
Une génération après, en 1403, une précision était donnée par Pierre Dupuy, propriétaire de 32 arpents de pré, en partie hérités de Jean Mauger.
Cette fraction héritée tenait ''au gué de Plénoise, au chemin de Plénoise à Villeneuve-le-Roi (Villeneuve-sur-Yonne, par Courboissy, Prunoy et Villefranche) et à la rivière de Courfrault (il s'agit de l'ancien bras de l'Ouanne qui ne coulait que lors des crues, des broussailles de Petite Plénoise vers les Petites Vernes) .
On se rend compte ainsi de l'importance du passage de Plénoise et du chemin qui servit de limite entre Chêne-Arnoult et la Mothe-aux-Aulnaies. Pierre Dupuy avait le même droit de pâturage, indiquait pour autres tenants les prés de l'abbaye des Echarlis et du seigneur de Villefranche et reconnaissait la possession, un peu à l'écart, de 3 arpents de pré en prairie de ''Chauve-Soury'' voisins des prés de Launay et de Jean Troppeau (qui a laissé son nom à la ferme Le Troupeau).
L'authenticité de ces possessions est confirmée par d'autres aveux de Pierre de Ratilly et des religieux d'Echailly (des Echarlis) qui reconnaissaient en 1406 posséder des prés ''tenant aux prés de Plénoise et de Dupuy''
De toute évidence, Chêne-Arnoult s'étendait donc au-delà du cours actuel de l'Ouanne, ce que nous
confirme le Terrier de 1510 de Châteaurenard. Nicole (Nicolas) Moisy y avouait détenir ''la pâture et
ripperois (vernes et rouches) au finage de Plénoise tenant [au sud] au grand chemin du gué de Plénoise
montant à contre-mont jusqu'au grand chemin de Charny au gué des Quatz (la grande route de Charny au
gué des Chats, devenu depuis gué des Eaux), [à l'est] au dit grand chemin allant au gué des Quatz, [à l'ouest]
à la prairie de Plénoise, [au nord] par le bas aux pâtures que tient Philippon Chamailleur (de Courboissy-
Chamaillard) des héritiers de feu Claude La Hure''.
En deux autres articles, Nicolas Moisy déclarait les pièces accessoires de l'île Rayée et des prés de la Chauve-Souris, ce qui démontre bien qu'entre Dicy et la Mothe-aux-Aulnaies, le territoire de Chêne-Arnoult se prolongeait par une bande de terre d'une douzaine d'hectares traversant la vallée de l'Ouanne jusqu'à la grande route.
l'histoire de Chêne-Arnoult.
Les noms Plénoise, Plénaise, Plénois, Plesnoy ont deux acceptions possibles; ou ce sont des dérivés de platanus (platanes, lieu planté de platanes), ou ils proviennent du latin planum (plat, uni).
Il est évident que dans notre cas, c'est la deuxième proposition qui doit être retenue: Plénoise est un endroit plat, le lieu de plain pied avec la vallée.
Mais cette qualité s'applique à tous les sites du territoire de la Mothe-aux-Aulnaies et cette appellation ne pouvait en aucun cas caractériser l'un d'entre eux.
L'explication la plus plausible est donc que le nom fut donné par les habitants de Chêne-Arnoult qui, tous relativement ''perchés'', distinguèrent ainsi un endroit plat de la vallée; en conséquence, le ''Plénoise'' ancien devait appartenir à la seigneurie de Chêne-Arnoult.
De fait, Plénoise relevait, de sa première mention écrite en 1389 jusqu'à la Révolution, de la
châtellenie de Châteaurenard et partant, de la seigneurie de Chêne-Arnoult.
A l'Ascension 1389, précisément, un habitant de Châteaurenard, Jean Mauger, représentant son épouse qui était
vraisemblablement une cadette des Courtguilleret, avoue tenir de Charles VI (donc du château haut de
Châteaurenard) ''36 arpents de pré, avec bois et épines, en prairie de Plénoise, avec un droit de pâturage de
3 boeufs (alors animaux de trait) par toute la prairie'' en précisant que ces terres s'appuient contre '' la rivière
appelée de Chêne-Arnoult'' (l'Ouanne), ce qui indique que le cours de la rivière relevait bien de la seigneurie
de Chêne-Arnoult jusqu'à Plénoise, y compris.
Mauger avait encore ''deux îlettes en l'île Rayée'' (petites îles).
Une génération après, en 1403, une précision était donnée par Pierre Dupuy, propriétaire de 32 arpents de pré, en partie hérités de Jean Mauger.
Cette fraction héritée tenait ''au gué de Plénoise, au chemin de Plénoise à Villeneuve-le-Roi (Villeneuve-sur-Yonne, par Courboissy, Prunoy et Villefranche) et à la rivière de Courfrault (il s'agit de l'ancien bras de l'Ouanne qui ne coulait que lors des crues, des broussailles de Petite Plénoise vers les Petites Vernes) .
On se rend compte ainsi de l'importance du passage de Plénoise et du chemin qui servit de limite entre Chêne-Arnoult et la Mothe-aux-Aulnaies. Pierre Dupuy avait le même droit de pâturage, indiquait pour autres tenants les prés de l'abbaye des Echarlis et du seigneur de Villefranche et reconnaissait la possession, un peu à l'écart, de 3 arpents de pré en prairie de ''Chauve-Soury'' voisins des prés de Launay et de Jean Troppeau (qui a laissé son nom à la ferme Le Troupeau).
L'authenticité de ces possessions est confirmée par d'autres aveux de Pierre de Ratilly et des religieux d'Echailly (des Echarlis) qui reconnaissaient en 1406 posséder des prés ''tenant aux prés de Plénoise et de Dupuy''
De toute évidence, Chêne-Arnoult s'étendait donc au-delà du cours actuel de l'Ouanne, ce que nous
confirme le Terrier de 1510 de Châteaurenard. Nicole (Nicolas) Moisy y avouait détenir ''la pâture et
ripperois (vernes et rouches) au finage de Plénoise tenant [au sud] au grand chemin du gué de Plénoise
montant à contre-mont jusqu'au grand chemin de Charny au gué des Quatz (la grande route de Charny au
gué des Chats, devenu depuis gué des Eaux), [à l'est] au dit grand chemin allant au gué des Quatz, [à l'ouest]
à la prairie de Plénoise, [au nord] par le bas aux pâtures que tient Philippon Chamailleur (de Courboissy-
Chamaillard) des héritiers de feu Claude La Hure''.
En deux autres articles, Nicolas Moisy déclarait les pièces accessoires de l'île Rayée et des prés de la Chauve-Souris, ce qui démontre bien qu'entre Dicy et la Mothe-aux-Aulnaies, le territoire de Chêne-Arnoult se prolongeait par une bande de terre d'une douzaine d'hectares traversant la vallée de l'Ouanne jusqu'à la grande route.
Le Cormier
Le Cormier porte le nom d'une essence d'arbre assez rare, recherchée pour son fruit, la corme ressemblant à des petites poires, d'où leur surnom de poirillons, qu'on utilisait autrefois pour la fabrication de boissons alcoolisées. Du fait de leur rareté, ces arbres ont souvent donner leur nom au lieu de leur implantation, mais dans le cas présent, on ne peut préciser à quelle époque en l'absence de documents écrits anciens.
La Montagne des Étangs est un côteau, quelque peu panoramique, dominant le ru du Cuivre, d'où
l'on pouvait embrasser du regard les deux étangs de Chêne-Arnoult et du Mesnil. Comme le second de ces
étangs fut vidé au XVIIIe siècle et son emprise restituée à la culture, il faut que le nom date de 1700 ou
avant. Mais, à vrai dire, la colline qu'on nomme la Montagne des Étangs, juste à l'ouest du Cormier, entre le
chemin allant du Cormier au Ru du Cuivre et le val du petit ru descendant des Maisons Neuves au Ru du
Cuivre n'est pas le seul site permettant de voir simultanément les deux étangs.
La route actuelle de Douchy qui passe plus au Nord et le chemin rural descendant en le longeant le val du Cuivre offrent la même possibilité, mais ce sont les habitudes des voyageurs qui ont fixé le choix du site portant l'appellation.
En effet, avant de traverser Fontenouilles depuis le milieu du XIXe siècle, la route de Châteaurenard à Charny
passait, au moins depuis le début du XVIIe, par Les Frênes, La Chêneraie, La Fontaine puis Chêne-Arnoult.
Mais il faut remonter au XVIe siècle et aux siècles antérieurs pour voir le chemin de Châteaurenard à Charny
couper aux Frênes le chemin de Douchy à la Croix Gellot, poursuivre par la Martinière, passer entre les deux
étangs au Vieux Moulin et remonter à Chêne-Arnoult par Le Cormier et Les Maisons Neuves.
La réalité de cet itinéraire est vérifiée par plusieurs mentions successives dans l'aveu de Launay par Charlotte du Souchet en 1541.
C'est donc dans les siècles précédents cette date que les voyageurs venant de Charny avaient le loisir de découvrir en escaladant la colline les deux étangs entre lesquels ils allaient passer. Il faut ajouter qu'au Moyen-Age, les chemins directs entre châtellenies étaient très fréquentés, sans oublier les circonstances particulières comme celles de la période 1426-1437 durant laquelle la garnison loyaliste de Châteaurenard perdit ou reprit six fois de suite la ville de Charny aux Bourguignons, impliquant d'importants mouvements de troupes sur la voie.
L'Ouche des Noyers est l'espace compris au nord du bourg, à l'est du chemin menant aux Maisons
Neuves et à l'ouest de l'ancien chemin de Chêne-Arnoult à Malvau. Le nom était usuel au XVIIIe siècle et
révèle que Chêne-Arnoult comme beaucoup de bourgs avait son ''bois'' de noyers à proximité et qu'une partie
au moins de ces noyers avaient survécu aux terribles hivers 1565 et 1709 qui détruisirent en d'autres lieux
presque tous les arbres de cette espèce.
Le chemin de Plénoise devint la limite séparant Chêne-Arnoult de la Mothe-aux-Aulnaies, puis de
Charny; il est donc aussi ancien que les créations paroissiales, c'est-à-dire qu'il existait déjà au IXe siècle.
Par la suite, vers le début du XIe siècle, il se confondit avec le chemin reliant les châtellenies de Saint-Maurice sur Aveyron et de Villeneuve-le-Roi (Villeneuve-sur-Yonne), d'où le nom de cette ville dans un aveu de
1403 que nous avons évoqué. Passant à Melleroy et Fontenouilles avant de traverser Chêne-Arnoult, il fut
probablement suivi par unes des colonnes de l'armée du roi anglais Henry V de Lancastre dans sa marche de
destruction de Châteauneuf-sur-Loire à Villeneuve-le-Roi. Vers le 1er septembre 1421, Chêne-Arnoult et ses
environs furent anéantis au cours de ce raid sanglant.
De son ancien rôle de limite interpariétale, le chemin de Plénoise conserve une borne au point de
contact des paroisses de Chêne-Arnoult, La Mothe-aux-Aulnaies et Charny.
l'on pouvait embrasser du regard les deux étangs de Chêne-Arnoult et du Mesnil. Comme le second de ces
étangs fut vidé au XVIIIe siècle et son emprise restituée à la culture, il faut que le nom date de 1700 ou
avant. Mais, à vrai dire, la colline qu'on nomme la Montagne des Étangs, juste à l'ouest du Cormier, entre le
chemin allant du Cormier au Ru du Cuivre et le val du petit ru descendant des Maisons Neuves au Ru du
Cuivre n'est pas le seul site permettant de voir simultanément les deux étangs.
La route actuelle de Douchy qui passe plus au Nord et le chemin rural descendant en le longeant le val du Cuivre offrent la même possibilité, mais ce sont les habitudes des voyageurs qui ont fixé le choix du site portant l'appellation.
En effet, avant de traverser Fontenouilles depuis le milieu du XIXe siècle, la route de Châteaurenard à Charny
passait, au moins depuis le début du XVIIe, par Les Frênes, La Chêneraie, La Fontaine puis Chêne-Arnoult.
Mais il faut remonter au XVIe siècle et aux siècles antérieurs pour voir le chemin de Châteaurenard à Charny
couper aux Frênes le chemin de Douchy à la Croix Gellot, poursuivre par la Martinière, passer entre les deux
étangs au Vieux Moulin et remonter à Chêne-Arnoult par Le Cormier et Les Maisons Neuves.
La réalité de cet itinéraire est vérifiée par plusieurs mentions successives dans l'aveu de Launay par Charlotte du Souchet en 1541.
C'est donc dans les siècles précédents cette date que les voyageurs venant de Charny avaient le loisir de découvrir en escaladant la colline les deux étangs entre lesquels ils allaient passer. Il faut ajouter qu'au Moyen-Age, les chemins directs entre châtellenies étaient très fréquentés, sans oublier les circonstances particulières comme celles de la période 1426-1437 durant laquelle la garnison loyaliste de Châteaurenard perdit ou reprit six fois de suite la ville de Charny aux Bourguignons, impliquant d'importants mouvements de troupes sur la voie.
L'Ouche des Noyers est l'espace compris au nord du bourg, à l'est du chemin menant aux Maisons
Neuves et à l'ouest de l'ancien chemin de Chêne-Arnoult à Malvau. Le nom était usuel au XVIIIe siècle et
révèle que Chêne-Arnoult comme beaucoup de bourgs avait son ''bois'' de noyers à proximité et qu'une partie
au moins de ces noyers avaient survécu aux terribles hivers 1565 et 1709 qui détruisirent en d'autres lieux
presque tous les arbres de cette espèce.
Le chemin de Plénoise devint la limite séparant Chêne-Arnoult de la Mothe-aux-Aulnaies, puis de
Charny; il est donc aussi ancien que les créations paroissiales, c'est-à-dire qu'il existait déjà au IXe siècle.
Par la suite, vers le début du XIe siècle, il se confondit avec le chemin reliant les châtellenies de Saint-Maurice sur Aveyron et de Villeneuve-le-Roi (Villeneuve-sur-Yonne), d'où le nom de cette ville dans un aveu de
1403 que nous avons évoqué. Passant à Melleroy et Fontenouilles avant de traverser Chêne-Arnoult, il fut
probablement suivi par unes des colonnes de l'armée du roi anglais Henry V de Lancastre dans sa marche de
destruction de Châteauneuf-sur-Loire à Villeneuve-le-Roi. Vers le 1er septembre 1421, Chêne-Arnoult et ses
environs furent anéantis au cours de ce raid sanglant.
De son ancien rôle de limite interpariétale, le chemin de Plénoise conserve une borne au point de
contact des paroisses de Chêne-Arnoult, La Mothe-aux-Aulnaies et Charny.
Le Bourg de Chêne-Arnoult
Le Bourg de Chêne-Arnoult s'est toujours étendu, sur le côté est de la route Douchy à Charny,
de l'intersection du cimetière à celle du chemin de Plénoise.
Trois croix datant du XIIe siècle en marquaient les extrémités, la croix du cimetière disparue à la Révolution,
la croix du chemin de Malvau encore existante à 150 mètres de l'église, et la croix du vieux carrefour
(ancienne place du village à l'intersection du chemin de Plénoise); cette dernière, indiquée sur le plan de prairial de l'an XIII, avait donc résisté à la Révolution ou avait été relevée à la fin des troubles, mais disparut ensuite et ne figurait plus sur les plans du Second Empire.
On pourrait supposer que le bourg est né et s'est développé autour de l'église, mais il faut alors
relever une incohérence. En effet, avant 1789, le cimetière se trouvait déjà à l'emplacement que nous lui
connaissons, à l'extrémité nord du bourg, alors que la tradition aurait voulu qu'il entourât l'édifice paroissial.
Aussi, peut-on penser qu'à une époque non connue, l'église se dressait dans l'enceinte ou aux abords du
cimetière actuel. D'autres indices confortent cette hypothèse: dans la seconde moitié du XIVe, au XVe et
encore au début du XVIe siècle, bien que Chêne-Arnoult fût incontestablement une paroisse avec cure et
curés successifs, des documents ne font état que de ''la chapelle de Chêne-Arnoult''. C'est notamment
l'intitulé qui figure à maintes reprises dans les comptes des doyens de Ferrières de qui Chêne-Arnoult relevait
sur le plan décanal. Et c'est habituellement le signe d'une substitution.
Cette substitution peut s'être opérée quand le château de Chêne-Arnoult devint avec les
Courtguilleret le centre imposant autour duquel s'est remodelée la paroisse. Il est probable qu'à cette époque,
vers le tiers ou le milieu du XIIIe siècle, pour une cause que nous ignorons, l'ancienne église paroissiale fut
abandonnée et remplacée par la chapelle seigneuriale faisant vis-à-vis au château et prenant qualité de centre
paroissial, sur la tombe d'un des premiers Courtguilleret qui y fut inhumé en 1285 (tenu peut-être pour
fondateur de l'édifice)
Enfin, on peut constater que l'emplacement du cimetière présentait plus de cohérence pour la
desserte paroissiale d'un bourg plutôt développé vers le nord et l'ouest que l'église actuelle en situation plus
excentrée.
Les Vieilles Vignes se trouvaient derrière le cimetière, entre la route de Douchy et le chemin de la
Fontaine et portaient déjà ce nom au XVIIIe siècle.
Vignoble en production depuis longtemps, semble-t-il, on peut estimer qu'il fut planté (ou replanté) lors de la remise en état du territoire vers 1480-1500 avant que les vignes ne perdent de l'importance, notamment vers 1695-1715, à la fin du règne de Louis XIV.
Mais l'explication du nom de ''vieilles vignes'' suppose que le vignoble a plutôt été replanté à la fin
du XVe siècle, après élimination de la forêt secondaire qui s'était installée à la suite de la guerre de Cent ans
et avait supplanté les premiers ceps.
La plantation originelle daterait alors du Moyen-Age classique, à l'époque de la grande expansion viticole, et aurait remplacé la forêt primaire au XIIIe, voire au XIIe siècle.
Dans ce cas, les modifications se seraient déroulées selon un schéma traditionnel, en acceptant le nom
donné au lieu, c'est-à-dire que pour ceux qui les replantèrent à la fin du XVe siècle comme pour ceux qui les
virent disparaître à la fin du XVIIe, les ''Vieilles Vignes'' méritaient leur nom, et celui-ci resta attaché à
l'histoire du village.
Les Grands Bois, avant 1789, et encore sur le plan de l'an XIII républicain, s'appelaient le Parc.
Depuis cette époque, leur superficie s'est réduite sensiblement et ne constituent plus qu'une fraction de
l'ancien parc du château qui pendant des siècles, a formé un croissant boisé, large et continu des Grands Bois
actuels au bois des Ventes inclus.
Cette futaie masquait entièrement le château et ne laissait que l'étroit passage du chemin qui menait tout droit (hormis une courbe dans la pente) à La Fontaine. Les Grands Bois d'aujourd'hui sont ainsi le principal reste de l'ancienne chênaie qui a valu son nom à Chêne-Arnoult et qui en a été la parure à ses grandes heures comme parc du château.
Quant aux allées géométriques, l'une d'elles en particulier, perpendiculaire à l'allée limitant
actuellement les Grands Bois au sud-est et passant par le château, allait bien au-delà de la route Melleroy-
Plénoise; elle se poursuivait tout droit jusqu'au flanc ouest de Frécambault (un des fiefs mouvants de la
châtellenie de Charny). Dans toute sa longueur de deux kilomètres et demi environ, elle était très
certainement l'oeuvre des grands veneurs Courtguilleret, seigneurs de Chêne-Arnoult aux XIIIe et XIVe
siècles.
de l'intersection du cimetière à celle du chemin de Plénoise.
Trois croix datant du XIIe siècle en marquaient les extrémités, la croix du cimetière disparue à la Révolution,
la croix du chemin de Malvau encore existante à 150 mètres de l'église, et la croix du vieux carrefour
(ancienne place du village à l'intersection du chemin de Plénoise); cette dernière, indiquée sur le plan de prairial de l'an XIII, avait donc résisté à la Révolution ou avait été relevée à la fin des troubles, mais disparut ensuite et ne figurait plus sur les plans du Second Empire.
On pourrait supposer que le bourg est né et s'est développé autour de l'église, mais il faut alors
relever une incohérence. En effet, avant 1789, le cimetière se trouvait déjà à l'emplacement que nous lui
connaissons, à l'extrémité nord du bourg, alors que la tradition aurait voulu qu'il entourât l'édifice paroissial.
Aussi, peut-on penser qu'à une époque non connue, l'église se dressait dans l'enceinte ou aux abords du
cimetière actuel. D'autres indices confortent cette hypothèse: dans la seconde moitié du XIVe, au XVe et
encore au début du XVIe siècle, bien que Chêne-Arnoult fût incontestablement une paroisse avec cure et
curés successifs, des documents ne font état que de ''la chapelle de Chêne-Arnoult''. C'est notamment
l'intitulé qui figure à maintes reprises dans les comptes des doyens de Ferrières de qui Chêne-Arnoult relevait
sur le plan décanal. Et c'est habituellement le signe d'une substitution.
Cette substitution peut s'être opérée quand le château de Chêne-Arnoult devint avec les
Courtguilleret le centre imposant autour duquel s'est remodelée la paroisse. Il est probable qu'à cette époque,
vers le tiers ou le milieu du XIIIe siècle, pour une cause que nous ignorons, l'ancienne église paroissiale fut
abandonnée et remplacée par la chapelle seigneuriale faisant vis-à-vis au château et prenant qualité de centre
paroissial, sur la tombe d'un des premiers Courtguilleret qui y fut inhumé en 1285 (tenu peut-être pour
fondateur de l'édifice)
Enfin, on peut constater que l'emplacement du cimetière présentait plus de cohérence pour la
desserte paroissiale d'un bourg plutôt développé vers le nord et l'ouest que l'église actuelle en situation plus
excentrée.
Les Vieilles Vignes se trouvaient derrière le cimetière, entre la route de Douchy et le chemin de la
Fontaine et portaient déjà ce nom au XVIIIe siècle.
Vignoble en production depuis longtemps, semble-t-il, on peut estimer qu'il fut planté (ou replanté) lors de la remise en état du territoire vers 1480-1500 avant que les vignes ne perdent de l'importance, notamment vers 1695-1715, à la fin du règne de Louis XIV.
Mais l'explication du nom de ''vieilles vignes'' suppose que le vignoble a plutôt été replanté à la fin
du XVe siècle, après élimination de la forêt secondaire qui s'était installée à la suite de la guerre de Cent ans
et avait supplanté les premiers ceps.
La plantation originelle daterait alors du Moyen-Age classique, à l'époque de la grande expansion viticole, et aurait remplacé la forêt primaire au XIIIe, voire au XIIe siècle.
Dans ce cas, les modifications se seraient déroulées selon un schéma traditionnel, en acceptant le nom
donné au lieu, c'est-à-dire que pour ceux qui les replantèrent à la fin du XVe siècle comme pour ceux qui les
virent disparaître à la fin du XVIIe, les ''Vieilles Vignes'' méritaient leur nom, et celui-ci resta attaché à
l'histoire du village.
Les Grands Bois, avant 1789, et encore sur le plan de l'an XIII républicain, s'appelaient le Parc.
Depuis cette époque, leur superficie s'est réduite sensiblement et ne constituent plus qu'une fraction de
l'ancien parc du château qui pendant des siècles, a formé un croissant boisé, large et continu des Grands Bois
actuels au bois des Ventes inclus.
Cette futaie masquait entièrement le château et ne laissait que l'étroit passage du chemin qui menait tout droit (hormis une courbe dans la pente) à La Fontaine. Les Grands Bois d'aujourd'hui sont ainsi le principal reste de l'ancienne chênaie qui a valu son nom à Chêne-Arnoult et qui en a été la parure à ses grandes heures comme parc du château.
Quant aux allées géométriques, l'une d'elles en particulier, perpendiculaire à l'allée limitant
actuellement les Grands Bois au sud-est et passant par le château, allait bien au-delà de la route Melleroy-
Plénoise; elle se poursuivait tout droit jusqu'au flanc ouest de Frécambault (un des fiefs mouvants de la
châtellenie de Charny). Dans toute sa longueur de deux kilomètres et demi environ, elle était très
certainement l'oeuvre des grands veneurs Courtguilleret, seigneurs de Chêne-Arnoult aux XIIIe et XIVe
siècles.
La Fontaine
La Fontaine est une vaste cour fermière carrée, très ancienne puisque l'auteur d'un aveu, sans doute
un Courtguilleret, reconnaissait le jeudi d'après la Toussaint 1353, tenir entre autres ''un tiers de la
Fontaine'', ferme du château de Chêne-Arnoult.
La Fontaine est située au point où la vallée du Cuivre est la plus dissymétrique; à une pente raide à l'est, correspond une pente douce, voire insensible, à l'ouest jusqu'à la Sélégrie, sur laquelle se sont multipliées les sources ou fontenelles (petites fontaines) à l'origine du nom de Fontenouilles.
Une de ces sources naît à la Fontaine même, expliquant là aussi le nom de la ferme.
Remarquons que le plan de l'an XIII la nommait un peu différemment La Fontaine du Charme.
Comme il y a maintenant, depuis le XVIIe siècle, un chemin contournant par le nord les Grands Bois
pour aller du château à la Fontaine, il y eut jusqu'au XVIIIe siècle un chemin datant du Moyen-âge qui reliait
les mêmes lieux en passant par le sud.
Initialement ferme d'élevage profitant de la glandée dans les bois et des pâturages du val du Cuivre,
la ferme s'est ensuite tournée vers la production de céréales que transformait le moulin seigneurial de Chêne-
Arnoult.
Selon un aveu rappelant l'époque de Jean III de Courtguilleret, seigneur de Chêne-Arnoult, plusieurs fois cité de 1364 jusqu'à la date de son décès en 1376, il semblerait que la ferme se fût appelée durant ces années-là
''la terre des Bourguignons'', un nom qui lui serait venu de ses tenanciers.
La Pièce de la Fontaine est la grande unité de culture de la ferme de la Fontaine comprise entre
l'ancien chemin menant à la Sélégrie et l'ancien chemin qui reliait directement le château de Chêne-Arnoult
au château de la Salle à Fontenouilles. Ce chemin descendait la pente du ru et marquait au sud de la Fontaine
la limite entre Fontenouilles et Chêne-Arnoult, ce qui le fait supposer fort ancien.
Quant au château de la Salle, situé dans les bois près de la ferme du même nom, c'était un château-fort imposant, avec un périmètre de murs de 525 mètres, qui fut détruit pendant la guerre de Cent ans, mais resta bien visible jusqu'au XIXe siècle.
Les Melun qui en furent propriétaires d'un peu avant 1300 jusqu'en 1358 entretenaient des relations
intimes avec les Courtguilleret.
En amont de cette Pièce de la Fontaine, la vallée du Cuivre s'appelait la Vallée Briffoux (dont reste
Briffou, sur Fontenouilles). Ce nom pourrait provenir d'une famille Brifaud, du français médiéval
''brifauder'': manger goulûment, ''brifaud'': glouton.
un Courtguilleret, reconnaissait le jeudi d'après la Toussaint 1353, tenir entre autres ''un tiers de la
Fontaine'', ferme du château de Chêne-Arnoult.
La Fontaine est située au point où la vallée du Cuivre est la plus dissymétrique; à une pente raide à l'est, correspond une pente douce, voire insensible, à l'ouest jusqu'à la Sélégrie, sur laquelle se sont multipliées les sources ou fontenelles (petites fontaines) à l'origine du nom de Fontenouilles.
Une de ces sources naît à la Fontaine même, expliquant là aussi le nom de la ferme.
Remarquons que le plan de l'an XIII la nommait un peu différemment La Fontaine du Charme.
Comme il y a maintenant, depuis le XVIIe siècle, un chemin contournant par le nord les Grands Bois
pour aller du château à la Fontaine, il y eut jusqu'au XVIIIe siècle un chemin datant du Moyen-âge qui reliait
les mêmes lieux en passant par le sud.
Initialement ferme d'élevage profitant de la glandée dans les bois et des pâturages du val du Cuivre,
la ferme s'est ensuite tournée vers la production de céréales que transformait le moulin seigneurial de Chêne-
Arnoult.
Selon un aveu rappelant l'époque de Jean III de Courtguilleret, seigneur de Chêne-Arnoult, plusieurs fois cité de 1364 jusqu'à la date de son décès en 1376, il semblerait que la ferme se fût appelée durant ces années-là
''la terre des Bourguignons'', un nom qui lui serait venu de ses tenanciers.
La Pièce de la Fontaine est la grande unité de culture de la ferme de la Fontaine comprise entre
l'ancien chemin menant à la Sélégrie et l'ancien chemin qui reliait directement le château de Chêne-Arnoult
au château de la Salle à Fontenouilles. Ce chemin descendait la pente du ru et marquait au sud de la Fontaine
la limite entre Fontenouilles et Chêne-Arnoult, ce qui le fait supposer fort ancien.
Quant au château de la Salle, situé dans les bois près de la ferme du même nom, c'était un château-fort imposant, avec un périmètre de murs de 525 mètres, qui fut détruit pendant la guerre de Cent ans, mais resta bien visible jusqu'au XIXe siècle.
Les Melun qui en furent propriétaires d'un peu avant 1300 jusqu'en 1358 entretenaient des relations
intimes avec les Courtguilleret.
En amont de cette Pièce de la Fontaine, la vallée du Cuivre s'appelait la Vallée Briffoux (dont reste
Briffou, sur Fontenouilles). Ce nom pourrait provenir d'une famille Brifaud, du français médiéval
''brifauder'': manger goulûment, ''brifaud'': glouton.
Le Colombier
Le Colombier, créé après la fin du XVe siècle, se serait sans doute appelé le Pigeonnier.
Mais dès le XIIIe siècle, un élevage qui utilisait la production de grains de la ferme de la Fontaine, s'y implanta; en effet, les Courtguilleret, veneurs et grands veneurs, avaient sous leur responsabilité la fourniture d'un grand
nombre de volatiles lâchés pour les chasses au faucon.
Mais dès le XIIIe siècle, un élevage qui utilisait la production de grains de la ferme de la Fontaine, s'y implanta; en effet, les Courtguilleret, veneurs et grands veneurs, avaient sous leur responsabilité la fourniture d'un grand
nombre de volatiles lâchés pour les chasses au faucon.
La Croix Gellot
La Croix Gellot, au croisement du chemin Triguères à Fontenouilles et du chemin de Douchy aux
Vaillants (à Melleroy), était en 1690 la croix Pestiau, c'est-à-dire la croix des pâtres. De 1780 à 1840 environ,
on la connaissait sous le nom de croix de la Jatellerie, du nom de la ferme voisine sur le territoire de
Fontenouilles, et ce n'est qu'ultérieurement qu'elle devint la croix Gellot.
Pourquoi? Gellot est-il un doublet diminutif de Jatellerie, selon certaines explications ? Peu probable.
Un dénommé Gellot aurait-il créé la ferme de la croix Gellot, relativement récente, a proximité de la croix dont le nom aurait alors changé?
Ou bien le site incliné vers le nord-est, venté et froid, ''gélot'' selon l'expression populaire, est-il à l'origine du
nom de la ferme qui serait ensuite passé à la croix?
Vaillants (à Melleroy), était en 1690 la croix Pestiau, c'est-à-dire la croix des pâtres. De 1780 à 1840 environ,
on la connaissait sous le nom de croix de la Jatellerie, du nom de la ferme voisine sur le territoire de
Fontenouilles, et ce n'est qu'ultérieurement qu'elle devint la croix Gellot.
Pourquoi? Gellot est-il un doublet diminutif de Jatellerie, selon certaines explications ? Peu probable.
Un dénommé Gellot aurait-il créé la ferme de la croix Gellot, relativement récente, a proximité de la croix dont le nom aurait alors changé?
Ou bien le site incliné vers le nord-est, venté et froid, ''gélot'' selon l'expression populaire, est-il à l'origine du
nom de la ferme qui serait ensuite passé à la croix?
Le Champ Margot
Le Champ Margot a remplacé les arbres sur une partie de l'ancien parc du château, mais aucun
indice, aucun document ancien n'éclaire l'origine de son nom.
Qui fut la ''Marguerite'' ou la ''Margot'', oubliée depuis longtemps, qui a laissé son nom à la parcelle de terre? Une paysanne y ayant travaillé? Une fille du château?
Ou bien est-ce le nom de famille d'un tenancier? Ou d'un jardinier? ...
A l'ouest, le Champ Margot était bordé d'un chemin qu'un plan du XVIIIe siècle désigne comme ''le chemin du Moulin à eau au bois des Varennes'' (ancien nom du bois Pairé).
indice, aucun document ancien n'éclaire l'origine de son nom.
Qui fut la ''Marguerite'' ou la ''Margot'', oubliée depuis longtemps, qui a laissé son nom à la parcelle de terre? Une paysanne y ayant travaillé? Une fille du château?
Ou bien est-ce le nom de famille d'un tenancier? Ou d'un jardinier? ...
A l'ouest, le Champ Margot était bordé d'un chemin qu'un plan du XVIIIe siècle désigne comme ''le chemin du Moulin à eau au bois des Varennes'' (ancien nom du bois Pairé).
Le Château
Le château était à l'origine une motte au centre du demi-cercle de la chênaie.
Au XVIIIe siècle encore, on l'appelait ''La Mothe'', tout simplement, et conformément à sa désignation sur le plan d'époque.
Comme en bien d'autres lieux, par simplification, ''Chêne'' (de Chêne-Arnoult) désigne en fait la chênaie.
Il est à remarquer que le Loiret, la Seine-et-Marne et l'Yonne sont les départements où l'appellation ''chesnoy''
(qui est l'ancienne forme de chênaie) est la plus fréquente.
Les premières versions écrites du mot datent de l'an 600 environ: Cassiniacus, le lieu des chênes, donnant Chesnay (Nièvre).
Les exemples se multiplient au IXe siècle et l'on peut être assuré qu'existait déjà la désignation de ''chênaie'' (écrite sous la forme de l'époque) pour notre cas de Chêne-Arnoult.
La motte doit son nom à son fondateur ou à un occupant éminent; c'était initialement un parc à bêtes,
clos, palissadé, un peu relevé, avec un espace habitable généralement surélevé d'un étage tenant lieu de poste
d'observation.
En cas de danger, le parc à bêtes servait de refuge à ce qui constituait le bien le plus précieux, les troupeaux. Arnoult n'est que l'aboutissement de la variation du nom de ce fondateur ou homme éminent:
Arn-wulf, Arnulf, Arnoul puis Arnoult.
La première mention écrite de Chêne-Arnoult vers 1150 est en effet Casnetus Arnulfi (casnetus étant la contraction de cassanetus, petite chênaie).
Quant à Arn-wulf, c'est un nom austrasien typique composé d'arn, l'aigle, et de wulf, le loup, un peu à la manière des noms composés des Indiens d'Amérique; il date du VIIIe siècle qui fut marqué par l'arrivée en nombre des Austrasiens sur notre sol et leur attribution de domaines, souvent préexistants.
De ce fait, la naissance de la petite chênaie d'Arn-wulf avec sa motte doit se situer vers l'an 800.
Y avait-il un domaine préexistant à cet endroit? Y avait-il un bourg ou un simple hameau, une paroisse ou non?
Il n'est pas possible de répondre à ces questions, mais l'impression prédominante est celle d'une création sur
une terre excentrée aussi bien du doyenné de Ferrières que de la châtellenie de Chateaurenard, tous deux déjà
existants.
Mais ce n'est là qu'une impression, uniquement basée sur la situation doublement limitrophe de Chêne-Arnoult.
La motte devint le centre d'un fief au plus tard dans le courant du Xe siècle et dut être transformée
en un premier petit château construit en dur au XIIe siècle.
C'est à cette époque que le nom latin évolue; Casnetus Arnulfi devient Quercus Arnulfi. Quercus désigne aussi le chêne, mais sa connotation est plus ''seigneuriale''; on l'associe aussi au vaisseau surmonté d'un mât, à la couronne de lauriers qui ressemble à la ramure du chêne et on lui attribue une noblesse qui sied à cette époque de construction de châteaux-forts.
Le premier vrai château de Chêne-Arnoult était donc déjà solidement établi en 1170 et peu après, en 1232, est
mentionné dans un acte du Prieuré de Douchy ''Stéphanus Blainus de Quercu Arnulfi, miles'', c'est-à-dire
''Etienne Blain de Chêne-Arnoult, noble''.
Peu après 1232, Chêne-Arnoult se donna de nouveaux maîtres avec la famille des Courtguilleret,
originaires de Corquilleroy et lointains cadets des vicomtes du Gâtinais. Des actes établis à partir de 1254
prouvent la propriété de Jean de Courtguilleret, mort et inhumé à Chêne-Arnoult le 5 octobre 1285.
Dès 1254, Jean de Courtguilleret avait lié son destin aux Sancerre, ce qui lui permit l'acquisition d'une grande
partie de ses biens près de Châtillon (Châtres au Charme et le fief de Gâtine à Châtillon) et de Charny (La
Ronce à Charny et Arrabloy ou Rablay à Perreux) que conservèrent ses descendants.
Orienté déjà vers les activités des eaux et forêts, il fut peut-être le créateur de la Gruerie, à Fontenouilles
(c'est incertain) et posséda le Mesnil, à Douchy, en même temps que la seigneurie de Chêne-Arnoult.
La famille Courtguilleret atteignit l'apogée de sa puissance dans la deuxième moitié du XIVe siècle
avec les charges de grands veneurs du roi, après de multiples offices de maîtres des eaux et forêts en
diverses gardes forestières.
Cependant, elle jouissait déjà d'une grande notoriété dès la fin du règne de Saint- Louis.
C'est à Jean de Courtguilleret, déjà cité, qu'on attribue la reconstruction du château en un vaste quadrilatère.
Ce second château de Chêne-Arnoult, sans doute le plus remarqué, reçut, semble-t-il, la visite du roi de France Philippe IV le Bel vers 1310, avant d'être totalement détruit un bon siècle plus tard, vers le 1er septembre 1421, par le roi anglais Henry V de Lancastre.
Malgré cet anéantissement, les Courtguilleret, puis les Corquilleroy y auraient maintenu leurs droits, au moins partiellement, jusqu'en 1541.
A cette date, la reconstruction a été engagée suivant une disposition utilisant trois côtés de l'ancien
quadrilatère et le château fut alors transformé en une gentilhommière fortement marquée par la Renaissance
par une nouvelle famille propriétaire.
Ce sont les Le Fort, originaires de Fromont (Seine-et-Marne) et Juranville (Loiret), avec notamment René Le Fort, gouverneur de Bayonne, dont la descendance masculine, puis féminine avec les Menou, La Chapelle, etc... assura au château de Chêne-Arnoult une pérennité familiale de deux siècles.
En conservant la même assise des bâtiments, ce troisième château de style Renaissance est à son tour
transformé vers 1760 en la demeure que nous connaissons et qui constitue en fait le quatrième château sur le
même site.
Durant ces siècles écoulés, la grande chênaie en demi-cercle a été peu à peu grignotée, découpée, et
largement dégarnie.
Dès la fin du XVIIIe siècle, le château comprenait quatre logis et trois portails. Il avait
un long perron circulaire, possédait toujours ses douves anciennes ainsi qu'un étang côté est; la droite de
l'allée montant au bourg était occupée par le potager, tandis qu'à l'opposé, un jardin d'agrément présentait
deux allées parallèles plantées d'arbres s'étirant jusqu'au bois des Ventes.
Côté sud, entre le château et l'allée marquant la limite du parc, se trouvait le bosquet appelé la Garenne. Le château, dans ses deux dernière versions est orienté face au bourg, contrairement aux premier et second châteaux qui étaient tournés vers le château de la Salle à Fontenouilles.
Quant à l'allée perpendiculaire à cet axe qui menait au bois des Boulaies où se trouvait encore une entrée au XVIIe siècle, elle ne dépasse plus désormais la route de Fontenouilles à Plénoise.
Le bois des Ventes est une partie résiduelle de l'ancienne chênaie semi-circulaire; son nom fait supposer qu'assez tôt, cette fraction de la forêt fut affectée à des coupes périodiques.
Au XVIIIe siècle encore, on l'appelait ''La Mothe'', tout simplement, et conformément à sa désignation sur le plan d'époque.
Comme en bien d'autres lieux, par simplification, ''Chêne'' (de Chêne-Arnoult) désigne en fait la chênaie.
Il est à remarquer que le Loiret, la Seine-et-Marne et l'Yonne sont les départements où l'appellation ''chesnoy''
(qui est l'ancienne forme de chênaie) est la plus fréquente.
Les premières versions écrites du mot datent de l'an 600 environ: Cassiniacus, le lieu des chênes, donnant Chesnay (Nièvre).
Les exemples se multiplient au IXe siècle et l'on peut être assuré qu'existait déjà la désignation de ''chênaie'' (écrite sous la forme de l'époque) pour notre cas de Chêne-Arnoult.
La motte doit son nom à son fondateur ou à un occupant éminent; c'était initialement un parc à bêtes,
clos, palissadé, un peu relevé, avec un espace habitable généralement surélevé d'un étage tenant lieu de poste
d'observation.
En cas de danger, le parc à bêtes servait de refuge à ce qui constituait le bien le plus précieux, les troupeaux. Arnoult n'est que l'aboutissement de la variation du nom de ce fondateur ou homme éminent:
Arn-wulf, Arnulf, Arnoul puis Arnoult.
La première mention écrite de Chêne-Arnoult vers 1150 est en effet Casnetus Arnulfi (casnetus étant la contraction de cassanetus, petite chênaie).
Quant à Arn-wulf, c'est un nom austrasien typique composé d'arn, l'aigle, et de wulf, le loup, un peu à la manière des noms composés des Indiens d'Amérique; il date du VIIIe siècle qui fut marqué par l'arrivée en nombre des Austrasiens sur notre sol et leur attribution de domaines, souvent préexistants.
De ce fait, la naissance de la petite chênaie d'Arn-wulf avec sa motte doit se situer vers l'an 800.
Y avait-il un domaine préexistant à cet endroit? Y avait-il un bourg ou un simple hameau, une paroisse ou non?
Il n'est pas possible de répondre à ces questions, mais l'impression prédominante est celle d'une création sur
une terre excentrée aussi bien du doyenné de Ferrières que de la châtellenie de Chateaurenard, tous deux déjà
existants.
Mais ce n'est là qu'une impression, uniquement basée sur la situation doublement limitrophe de Chêne-Arnoult.
La motte devint le centre d'un fief au plus tard dans le courant du Xe siècle et dut être transformée
en un premier petit château construit en dur au XIIe siècle.
C'est à cette époque que le nom latin évolue; Casnetus Arnulfi devient Quercus Arnulfi. Quercus désigne aussi le chêne, mais sa connotation est plus ''seigneuriale''; on l'associe aussi au vaisseau surmonté d'un mât, à la couronne de lauriers qui ressemble à la ramure du chêne et on lui attribue une noblesse qui sied à cette époque de construction de châteaux-forts.
Le premier vrai château de Chêne-Arnoult était donc déjà solidement établi en 1170 et peu après, en 1232, est
mentionné dans un acte du Prieuré de Douchy ''Stéphanus Blainus de Quercu Arnulfi, miles'', c'est-à-dire
''Etienne Blain de Chêne-Arnoult, noble''.
Peu après 1232, Chêne-Arnoult se donna de nouveaux maîtres avec la famille des Courtguilleret,
originaires de Corquilleroy et lointains cadets des vicomtes du Gâtinais. Des actes établis à partir de 1254
prouvent la propriété de Jean de Courtguilleret, mort et inhumé à Chêne-Arnoult le 5 octobre 1285.
Dès 1254, Jean de Courtguilleret avait lié son destin aux Sancerre, ce qui lui permit l'acquisition d'une grande
partie de ses biens près de Châtillon (Châtres au Charme et le fief de Gâtine à Châtillon) et de Charny (La
Ronce à Charny et Arrabloy ou Rablay à Perreux) que conservèrent ses descendants.
Orienté déjà vers les activités des eaux et forêts, il fut peut-être le créateur de la Gruerie, à Fontenouilles
(c'est incertain) et posséda le Mesnil, à Douchy, en même temps que la seigneurie de Chêne-Arnoult.
La famille Courtguilleret atteignit l'apogée de sa puissance dans la deuxième moitié du XIVe siècle
avec les charges de grands veneurs du roi, après de multiples offices de maîtres des eaux et forêts en
diverses gardes forestières.
Cependant, elle jouissait déjà d'une grande notoriété dès la fin du règne de Saint- Louis.
C'est à Jean de Courtguilleret, déjà cité, qu'on attribue la reconstruction du château en un vaste quadrilatère.
Ce second château de Chêne-Arnoult, sans doute le plus remarqué, reçut, semble-t-il, la visite du roi de France Philippe IV le Bel vers 1310, avant d'être totalement détruit un bon siècle plus tard, vers le 1er septembre 1421, par le roi anglais Henry V de Lancastre.
Malgré cet anéantissement, les Courtguilleret, puis les Corquilleroy y auraient maintenu leurs droits, au moins partiellement, jusqu'en 1541.
A cette date, la reconstruction a été engagée suivant une disposition utilisant trois côtés de l'ancien
quadrilatère et le château fut alors transformé en une gentilhommière fortement marquée par la Renaissance
par une nouvelle famille propriétaire.
Ce sont les Le Fort, originaires de Fromont (Seine-et-Marne) et Juranville (Loiret), avec notamment René Le Fort, gouverneur de Bayonne, dont la descendance masculine, puis féminine avec les Menou, La Chapelle, etc... assura au château de Chêne-Arnoult une pérennité familiale de deux siècles.
En conservant la même assise des bâtiments, ce troisième château de style Renaissance est à son tour
transformé vers 1760 en la demeure que nous connaissons et qui constitue en fait le quatrième château sur le
même site.
Durant ces siècles écoulés, la grande chênaie en demi-cercle a été peu à peu grignotée, découpée, et
largement dégarnie.
Dès la fin du XVIIIe siècle, le château comprenait quatre logis et trois portails. Il avait
un long perron circulaire, possédait toujours ses douves anciennes ainsi qu'un étang côté est; la droite de
l'allée montant au bourg était occupée par le potager, tandis qu'à l'opposé, un jardin d'agrément présentait
deux allées parallèles plantées d'arbres s'étirant jusqu'au bois des Ventes.
Côté sud, entre le château et l'allée marquant la limite du parc, se trouvait le bosquet appelé la Garenne. Le château, dans ses deux dernière versions est orienté face au bourg, contrairement aux premier et second châteaux qui étaient tournés vers le château de la Salle à Fontenouilles.
Quant à l'allée perpendiculaire à cet axe qui menait au bois des Boulaies où se trouvait encore une entrée au XVIIe siècle, elle ne dépasse plus désormais la route de Fontenouilles à Plénoise.
Le bois des Ventes est une partie résiduelle de l'ancienne chênaie semi-circulaire; son nom fait supposer qu'assez tôt, cette fraction de la forêt fut affectée à des coupes périodiques.
Les Mouillères
Les Mouillères se sont étendues au cours du temps. Initialement, le nom qualifiait l'ensemble de maisons alignées le long de la route de Fontenouilles à Plénoise, entre le chemin de la Bergerie et le portail Sud du château, en un point élevé, exposé aux vents dominants et aux pluies qu'ils apportent (d'où le nom de
Mouillères).
Sous des formes un peu différentes (molières, moulières), le hameau existait déjà au XIIIe siècle et constituait une partie du domaine du château.
Les Augiers sont la partie des Mouillères actuelles située juste à l'ouest du chemin menant à la Bergerie.
C'est une fondation du XVIe siècle au plus tôt, du nom des habitants de la première ferme du lieu.
Augier résulte de l'évolution d'un vieux nom rural de la région.
Les Calots se trouvent 200 mètres à l'ouest des Augiers, sur la rive sud de la route de Fontenouilles à
Plénoise.
Constitué dès l'origine autour d'une véritable cour centrale, le hameau semble avoir été longtemps beaucoup plus important que les Augiers. ''Calot'' dérive de ''cale'' qui, au XVe siècle, désignait une coiffure
qui colle à la tête.
La dérivation vers le patronyme fut bien plus précoce que vers le nom commun que l'on utilise à propos de la coiffure du soldat ou que l'on retrouve dans l'expression ''fort de calotte''.
Elle s'était réalisée dès le début du XVIe siècle, date probable de la fondation des Calots par une famille portant ce nom, sans doute avant les Augiers. La famille Calot a laissé sa trace à Chêne-Arnoult en la personne de Pierre
Callot qui était en 1595 l'un des deux marguilliers de la fabrique paroissiale de Chêne-Arnoult.
Le marguillier, soit en latin médiéval le matricularius, est d'abord celui « qui tient un registre ou un rôle (matricula) ». La première fonction connue du matriculaire, officier de la religion chrétienne était d'immatriculer les pauvres de l'église, de les inscrire sur le registre d'aumône.
À nouveau à 200 mètres plus à l'ouest, mais sur la rive nord de la route, les Alisiers sont un groupe d'habitations, presque adossées au bois des Ventes, mentionnées à partir du XVIIIe siècle.
Les alisiers, arbustes à baies, servaient peut-être de clôture à la propriété du château ou poussaient en nombre dans le bois des Ventes, auquel cas ils fournissaient un bois recherché en ébénisterie.
Mouillères).
Sous des formes un peu différentes (molières, moulières), le hameau existait déjà au XIIIe siècle et constituait une partie du domaine du château.
Les Augiers sont la partie des Mouillères actuelles située juste à l'ouest du chemin menant à la Bergerie.
C'est une fondation du XVIe siècle au plus tôt, du nom des habitants de la première ferme du lieu.
Augier résulte de l'évolution d'un vieux nom rural de la région.
Les Calots se trouvent 200 mètres à l'ouest des Augiers, sur la rive sud de la route de Fontenouilles à
Plénoise.
Constitué dès l'origine autour d'une véritable cour centrale, le hameau semble avoir été longtemps beaucoup plus important que les Augiers. ''Calot'' dérive de ''cale'' qui, au XVe siècle, désignait une coiffure
qui colle à la tête.
La dérivation vers le patronyme fut bien plus précoce que vers le nom commun que l'on utilise à propos de la coiffure du soldat ou que l'on retrouve dans l'expression ''fort de calotte''.
Elle s'était réalisée dès le début du XVIe siècle, date probable de la fondation des Calots par une famille portant ce nom, sans doute avant les Augiers. La famille Calot a laissé sa trace à Chêne-Arnoult en la personne de Pierre
Callot qui était en 1595 l'un des deux marguilliers de la fabrique paroissiale de Chêne-Arnoult.
Le marguillier, soit en latin médiéval le matricularius, est d'abord celui « qui tient un registre ou un rôle (matricula) ». La première fonction connue du matriculaire, officier de la religion chrétienne était d'immatriculer les pauvres de l'église, de les inscrire sur le registre d'aumône.
À nouveau à 200 mètres plus à l'ouest, mais sur la rive nord de la route, les Alisiers sont un groupe d'habitations, presque adossées au bois des Ventes, mentionnées à partir du XVIIIe siècle.
Les alisiers, arbustes à baies, servaient peut-être de clôture à la propriété du château ou poussaient en nombre dans le bois des Ventes, auquel cas ils fournissaient un bois recherché en ébénisterie.
Le Ru du Cuivre
Le Ru du Cuivre est à la fois le nom du ruisseau et celui d'un modeste écart de sa rive.
Le ruisseau, qui n'a qu'un débit intermittent, est cependant un des affluents les plus importants de l'Ouanne par sa longueur puisqu'il prend naissance sur Champcevrais.
Sur tout son parcours, il reste continûment orienté du sud vers le nord.
Les Gaulois le nommaient Avara, qui était un nom de rivière répandu, à l'origine par exemple, de ceux de l'Eure et de l'Yèvre.
Même sur le territoire de Chêne-Arnoult, ce nom antique a laissé une trace: un peu au sud du lieu-dit le Ru du Cuivre et juste en face de Fontenouilles, un terroir encadré par les bois se nomme toujours Vrines.
Ce nom est une déformation d'Avara que l'on comprend mieux par l'illustration d'un
cas semblable, celui du Solin, près de Montargis, qui était aussi une Avara.
L'évolution d'Avara en fit la Vara qui prit pour diminutif la Vérine, laquelle par déformation donna Vésines, au confluent du Solin et de la Bezonde. Pour notre cas de Chêne-Arnoult, Vérine s'est finalement contractée en Vrines.
Mais le nom d'Avara n'a pas résisté à l'usure du temps.
Des siècles ou même un millénaire plus tard, comment le ruisseau est-il devenu le Ru du Cuivre?
Au moins une vingtaine de retenues coupaient autrefois son cours, et la plus en aval est, semble-t-il, à l'origine de son nom.
Sur le territoire de Douchy, en contre-bas de l'étang du Mesnil et à proximité du Bois Battu et de la Vigne des Genêts, cette dernière retenue engendrait un étang dont l'eau actionnait un moulin.
C'était une forge qui a fonctionné comme telle sans doute du Ier au
XVe siècle, puis après transformation comme moulin à blé jusqu'à la fin du XVIIe siècle.
Ce moulin, probablement plus puissant que les autres en amont, se nommait durant sa fonction de forge, le Covret, nom que l'on retrouve mentionné pour la dernière fois en 1523 (après sa transformation en moulin à blé, il devint le Moulin du Mesnil).
Pour les habitants de Douchy, c'était le ru ou ruisseau du Covret qui actionnait la forge.
Or, en français médiéval, ''cuivre'' se disait ''covre''; par analogie, le ruisseau du Covret devint peu à peu sur toute la longueur de son cours Le Ru du Cuivre.
Quant au lieu-dit ''le Ru du Cuivre'', on y accède de la route venant de Fontenouilles.
Jusqu'au XVIIIe siècle, l'écart se nommait ''Les Belmes'', du nom du tout petit ru qui vient des Alisiers pour se jeter dans le Ru du Cuivre.
Puis cette jolie appellation oubliée, la masure qui semble avoir surtout abrité les personnes travaillant aux carrières voisines, prit le nom du Ru du Cuivre.
Avec le Ru de Belme, ce petit cours venant des Alisiers que nous venons de mentionner, nous
retrouvons un nom très ancien d'origine celtique comme Avara, le premier nom gaulois du Ru du Cuivre.
Belme est en effet la contraction après des siècles de Belisama, une déesse gauloise des sources.
Est-ce à cause de l'intermittence de ses flots, de leur puissance à certaines époques, de la pureté de ses eaux ou de leurs autres qualités que ce petit ru et sa source furent dédiés à cette déesse, très présente dans les
campagnes?
Cette appellation qui date donc de 20 à 24 siècles est la plus ancienne que l'on trouve sur le territoire de
Chêne-Arnoult.
Le bois des Boulaies était déjà dessiné sur les plans du XVIIIe siècle, à l'angle Sud-Est du territoire
de Chêne-Arnoult. Il doit son nom à une essence qui n'est peut-être pas dominante, mais se remarque
facilement, les bouleaux (on disait déjà boulaie vers 1300...)
Le Champ de Belletrot était initialement l'estreu c'est-à-dire l'ouverture dans les bois, un espace
découvert qui, en s'élargissant, devint le Champ de l'Estreu, puis le Champ du bois de l'Estreu (actuel bois
de la Bergerie).
Enfin le Champ de Belletrot, quand la signification du mot ''estreu'' fut oubliée.
De même, le bois voisin de l'Estreu a aussi porté le nom de Belletrot avant de devenir le bois de la Bergerie.
Le ruisseau, qui n'a qu'un débit intermittent, est cependant un des affluents les plus importants de l'Ouanne par sa longueur puisqu'il prend naissance sur Champcevrais.
Sur tout son parcours, il reste continûment orienté du sud vers le nord.
Les Gaulois le nommaient Avara, qui était un nom de rivière répandu, à l'origine par exemple, de ceux de l'Eure et de l'Yèvre.
Même sur le territoire de Chêne-Arnoult, ce nom antique a laissé une trace: un peu au sud du lieu-dit le Ru du Cuivre et juste en face de Fontenouilles, un terroir encadré par les bois se nomme toujours Vrines.
Ce nom est une déformation d'Avara que l'on comprend mieux par l'illustration d'un
cas semblable, celui du Solin, près de Montargis, qui était aussi une Avara.
L'évolution d'Avara en fit la Vara qui prit pour diminutif la Vérine, laquelle par déformation donna Vésines, au confluent du Solin et de la Bezonde. Pour notre cas de Chêne-Arnoult, Vérine s'est finalement contractée en Vrines.
Mais le nom d'Avara n'a pas résisté à l'usure du temps.
Des siècles ou même un millénaire plus tard, comment le ruisseau est-il devenu le Ru du Cuivre?
Au moins une vingtaine de retenues coupaient autrefois son cours, et la plus en aval est, semble-t-il, à l'origine de son nom.
Sur le territoire de Douchy, en contre-bas de l'étang du Mesnil et à proximité du Bois Battu et de la Vigne des Genêts, cette dernière retenue engendrait un étang dont l'eau actionnait un moulin.
C'était une forge qui a fonctionné comme telle sans doute du Ier au
XVe siècle, puis après transformation comme moulin à blé jusqu'à la fin du XVIIe siècle.
Ce moulin, probablement plus puissant que les autres en amont, se nommait durant sa fonction de forge, le Covret, nom que l'on retrouve mentionné pour la dernière fois en 1523 (après sa transformation en moulin à blé, il devint le Moulin du Mesnil).
Pour les habitants de Douchy, c'était le ru ou ruisseau du Covret qui actionnait la forge.
Or, en français médiéval, ''cuivre'' se disait ''covre''; par analogie, le ruisseau du Covret devint peu à peu sur toute la longueur de son cours Le Ru du Cuivre.
Quant au lieu-dit ''le Ru du Cuivre'', on y accède de la route venant de Fontenouilles.
Jusqu'au XVIIIe siècle, l'écart se nommait ''Les Belmes'', du nom du tout petit ru qui vient des Alisiers pour se jeter dans le Ru du Cuivre.
Puis cette jolie appellation oubliée, la masure qui semble avoir surtout abrité les personnes travaillant aux carrières voisines, prit le nom du Ru du Cuivre.
Avec le Ru de Belme, ce petit cours venant des Alisiers que nous venons de mentionner, nous
retrouvons un nom très ancien d'origine celtique comme Avara, le premier nom gaulois du Ru du Cuivre.
Belme est en effet la contraction après des siècles de Belisama, une déesse gauloise des sources.
Est-ce à cause de l'intermittence de ses flots, de leur puissance à certaines époques, de la pureté de ses eaux ou de leurs autres qualités que ce petit ru et sa source furent dédiés à cette déesse, très présente dans les
campagnes?
Cette appellation qui date donc de 20 à 24 siècles est la plus ancienne que l'on trouve sur le territoire de
Chêne-Arnoult.
Le bois des Boulaies était déjà dessiné sur les plans du XVIIIe siècle, à l'angle Sud-Est du territoire
de Chêne-Arnoult. Il doit son nom à une essence qui n'est peut-être pas dominante, mais se remarque
facilement, les bouleaux (on disait déjà boulaie vers 1300...)
Le Champ de Belletrot était initialement l'estreu c'est-à-dire l'ouverture dans les bois, un espace
découvert qui, en s'élargissant, devint le Champ de l'Estreu, puis le Champ du bois de l'Estreu (actuel bois
de la Bergerie).
Enfin le Champ de Belletrot, quand la signification du mot ''estreu'' fut oubliée.
De même, le bois voisin de l'Estreu a aussi porté le nom de Belletrot avant de devenir le bois de la Bergerie.
La Bergerie
La Bergerie était bien dès le XIIe siècle la bergerie du château, ayant remplacé le parc à bestiaux de
la motte elle-même.
Sans aucun doute, son troupeau fut à l'origine de la trouée forestière de l'estreu.
Quand la Bergerie devint métairie du château, consacrée principalement aux cultures, les animaux furent relégués à la Petite Bergerie.
Telles semblent avoir été les dispositions de la seconde moitié du XIIIe siècle jusqu'à la Révolution.
Le puits de marne en face de la Petite Bergerie figurait déjà sur le plan de prairial de l'an XIII, avec sa couverture de bois, ce qui prouve une exploitation bien antérieure.
Quant à la Bergerie, réduite à cette époque à un simple bâtiment, son agencement avec cour carrée date du XIXe siècle.
Le Bois Pairé, en limite Sud de Chêne-Arnoult, est l'ancien bois Pairié, dont le nom qui pourrait
dater du dernier tiers du XIIIe siècle, indique qu'il relevait d'une coseigneurie entre les seigneurs de Chêne-
Arnoult et de la Gruerie.
Plus tard, à une date indéterminée sans doute proche de la fin du XVe siècle, un partage sépara la Gruerie de Chêne-Arnoult, délimitant en conséquence les paroisses, puis les deux communes voisines.
Mais tandis que la partie appartenant à Chêne-Arnoult conservait l'appellation de bois
Pairé qu'avait initialement l'ensemble, la partie relevant de Fontenouilles fut le plus souvent désignée du nom
de bois de Varennes.
la motte elle-même.
Sans aucun doute, son troupeau fut à l'origine de la trouée forestière de l'estreu.
Quand la Bergerie devint métairie du château, consacrée principalement aux cultures, les animaux furent relégués à la Petite Bergerie.
Telles semblent avoir été les dispositions de la seconde moitié du XIIIe siècle jusqu'à la Révolution.
Le puits de marne en face de la Petite Bergerie figurait déjà sur le plan de prairial de l'an XIII, avec sa couverture de bois, ce qui prouve une exploitation bien antérieure.
Quant à la Bergerie, réduite à cette époque à un simple bâtiment, son agencement avec cour carrée date du XIXe siècle.
Le Bois Pairé, en limite Sud de Chêne-Arnoult, est l'ancien bois Pairié, dont le nom qui pourrait
dater du dernier tiers du XIIIe siècle, indique qu'il relevait d'une coseigneurie entre les seigneurs de Chêne-
Arnoult et de la Gruerie.
Plus tard, à une date indéterminée sans doute proche de la fin du XVe siècle, un partage sépara la Gruerie de Chêne-Arnoult, délimitant en conséquence les paroisses, puis les deux communes voisines.
Mais tandis que la partie appartenant à Chêne-Arnoult conservait l'appellation de bois
Pairé qu'avait initialement l'ensemble, la partie relevant de Fontenouilles fut le plus souvent désignée du nom
de bois de Varennes.
Frécambault
Reste à jeter un regard sur Frécambault, un hameau très voisin de Chêne-Arnoult, mais d'origine
distincte.
En 1300, ce fief mouvant de la châtellenie de Charny, qui avait huit arrière-fiefs, appartenait à Jean
Friquenbault, à qui il rapportait 47 livres de rente annuelle.
C'était évidemment un château, qui fut probablement détruit ou fortement endommagé entre 1426 et 1437 lors des six sièges successifs de Charny.
On trouve à son origine un nom austrasien quelque peu pléonastique, Friccan-Baldo, (friccan signifiant hardi
et baldo, audacieux) dont on peut déduire que l'ancienneté du site est comparable à celle de la motte d'Arn-
Wulf.
Contrairement à celui de Chêne-Arnoult, le seigneur de Frécambault n'avait pas le pouvoir de haute justice.
Il ne semble pas qu'un château fut reconstruit après les destructions de la guerre de Cent ans; seule en
est restée la cour rectangulaire qui imposa beaucoup plus tard le détour de la route actuelle.
Il faudrait ajouter à cette liste des noms oubliés, mais encore cités à plusieurs reprises au XVIIIe
siècle, sans qu'il soit possible de localiser les sites correspondants.
Ce sont La Hérardière-Bois Dieu (donc près d'un bois appartenant à un hôtel-Dieu voisin, celui de Charny ou celui de Douchy), Les Hers (rappelant peut-être le souvenir d'une famille bretonne), Le Hurt (un ancien hurt, peut-être lieu de rencontre ou de combat), La Blanchardière (souvenir d'une famille Blanchard) et Les Trembles (sans doute en raison de la présence des arbres du même nom). Des actes notariés anciens permettraient de renseigner ces lieux et d'en découvrir d'autres, mais les documents restants, tant pour Charny que pour Douchy, sont très peu nombreux.
distincte.
En 1300, ce fief mouvant de la châtellenie de Charny, qui avait huit arrière-fiefs, appartenait à Jean
Friquenbault, à qui il rapportait 47 livres de rente annuelle.
C'était évidemment un château, qui fut probablement détruit ou fortement endommagé entre 1426 et 1437 lors des six sièges successifs de Charny.
On trouve à son origine un nom austrasien quelque peu pléonastique, Friccan-Baldo, (friccan signifiant hardi
et baldo, audacieux) dont on peut déduire que l'ancienneté du site est comparable à celle de la motte d'Arn-
Wulf.
Contrairement à celui de Chêne-Arnoult, le seigneur de Frécambault n'avait pas le pouvoir de haute justice.
Il ne semble pas qu'un château fut reconstruit après les destructions de la guerre de Cent ans; seule en
est restée la cour rectangulaire qui imposa beaucoup plus tard le détour de la route actuelle.
Il faudrait ajouter à cette liste des noms oubliés, mais encore cités à plusieurs reprises au XVIIIe
siècle, sans qu'il soit possible de localiser les sites correspondants.
Ce sont La Hérardière-Bois Dieu (donc près d'un bois appartenant à un hôtel-Dieu voisin, celui de Charny ou celui de Douchy), Les Hers (rappelant peut-être le souvenir d'une famille bretonne), Le Hurt (un ancien hurt, peut-être lieu de rencontre ou de combat), La Blanchardière (souvenir d'une famille Blanchard) et Les Trembles (sans doute en raison de la présence des arbres du même nom). Des actes notariés anciens permettraient de renseigner ces lieux et d'en découvrir d'autres, mais les documents restants, tant pour Charny que pour Douchy, sont très peu nombreux.
*********
LA PAROISSE
Comme nous l'avons vu, s'il est certain que l'église de Chêne-Arnoult existe depuis 1285, elle était
continûment appelée chapelle jusqu'en 1510, date à laquelle le Terrier de Douchy mentionne ''le pré de la
chapelle de Chêne-Arnoult, en prairie de Corcinelay'' (vieille dotation des Courtguilleret à leur paroisse).
Cependant, le Pouillé de Sens mentionne le même édifice à la fois comme église de Chêne-Arnoult sous le
patronage de la Très Sainte Vierge à la collation de l'Archevêque et comme ''chapelle à la collation de
l'Archevêque'', sans remarquer qu'il s'agit du même lieu de culte.
Ce faisant, il commet partiellement une erreur. On connaît en effet les curés de Chêne-Arnoult à la fin de l'Ancien Régime: Martial (1764-1772),
Antin (1772-1776) et Guichard (1776-1789).
Or, à l'occasion de ces nominations pour lesquels le patronage de la Très Sainte Vierge est confirmé, il est bien précisé que les curés sont nommés par le prieur de Joigny.
Nous ignorons depuis quand, mais nous savons que l'Archevêque n'a pas toujours été le collateur de la cure
de Chêne-Arnoult.
Remontons maintenant au milieu du XIVe siècle. A la veille de l'épidémie de la peste noire de 1349,
Chêne-Arnoult n'est pas mentionné comme paroisse dans l'index décanal mais est au contraire citée la
chapelle de Chêne-Arnoult pour un revenu de vingt livres.
Rien n'est indiqué au sujet du patronage; il est
avéré que la Très Sainte Vierge ne patronne que rarement une fondation primitive, mais fréquemment les
fondations du XIIIe siècle, ce qui semble confirmer l'existence de l'initiative des Courtguilleret que nous
avons évoquée.
Quelques années après les ravages de la peste, durant l'hiver 1358-1359, la région fut victime de
l'invasion des soudards anglo-navarrais de Robert Knowles (Robin Canolle, disait-on à l'époque).
Si plusieurs villages au sud de Chêne-Arnoult et Dicy, tout proche, furent ravagés, si tous les paroissiens de la
Mothe-aux-Aulnaies durent se réfugier à l'abri des murs de Charny, Chêne-Arnoult n'a pas été touché
directement par cette première phase de la guerre de Cent ans.
Nous en avons l'assurance par les mentions portées dans leurs registres de comptes par les doyens de Ferrières en 1369-1370.
En 1371, la cure d'Alnetis (La Mothe-aux-Aulnaies), ''étant vacante depuis longtemps'' (sans doute depuis l'hiver 1358-1359) et ne donnant ''rien'' au doyen, celui-ci la plaça sous l'administration du ''curé de Chêne-Arnoult''. Dès lors, la contradiction se dessine nettement avec cette paroisse de Chêne-Arnoult, qui n'aurait disposé que d'une chapelle, mais dont le desservant avait manifestement le rang de curé puisqu'on lui confia l'administration de la cure voisine dans le but, bien sûr, de rétablir le cours normal des choses.
Faut-il préciser qu'à l'époque le curé avait aussi un rôle administratif, avec des pouvoirs précis qui dépassaient la fonction traditionnelle d'un prêtre?
En 1393, de la même manière, ce fut la cure de Fontenellis (Fontenouilles) qui passa sous
l'administration du ''curé de Chêne-Arnoult''. On voit donc que c'est depuis les îlots préservés comme Chêne-
Arnoult, malgré la dépopulation et la misère engendrées par l'épidémie de peste, qu'on a tenté de réanimer les
villages anéantis par l'invasion de Knowles. En 1404, l'intronisation d'un nouveau curé à Chêne-Arnoult
indiquait que la vie paroissiale suivait son cours normal, ce que ne démentit pas le compte décanal de 1406.
Et pourtant, dans son index complet des paroisses de 1407, le doyen de Ferrières n'y fit même pas figurer
Chêne-Arnoult; comprenne qui pourra.
En 1410, le doyen de Ferrières indiqua qu'il n'avait reçu aucune recette décanale de Chêne-Arnoult
parce que ''Jehan de Corquilleroy doit 80 bichets (mesure de grains) du temporel du dit lieu -bichets à la
mesure de Charny-'' et en conséquence, Chêne-Arnoult ''ne paie rien'' au doyen.
Cette retenue des dîmes par le seigneur local n'était pas un signe de vacance; d'ailleurs, le compte de 1414 indiquait que la cure était normalement pourvue.
La guerre franco-anglaise reprit à proximité en 1418 et peu après le 1er septembre 1421, Chêne- Arnoult devait connaître les jours les plus noirs de son histoire. C'est ensuite le flou le plus total.
Si aucune vacance n'a été déclarée par les doyens de Ferrières, c'est peut-être parce qu'ils considéraient Chêne-Arnoult comme une chapelle et qu'ils n'avaient rien à en dire, qu'elle fût desservie ou non. Mais par ailleurs, l'index sûrement complet de 1464 pour ''la petite demande'', une des taxes à payer au doyen, montre que Chêne- Arnoult ne payait rien.
En déduction, l'absence de contribution paroissiale n'était pas due au statut de l'édifice religieux, mais à la désertification de la paroisse, devenue ''res nullius'' (sans valeur) à la suite du terrible raid de Henry V de Lancastre.
La confirmation en fut apportée par des faits survenus beaucoup plus tard.
Ce n'est qu'en 1487, soit soixante-six ans après les destructions de 1421, que Chêne-Arnoult retrouvait un desservant, en la personne de Jehan Samyon, originaire de la région châtillonnaise.
En 1490, était mentionné le décès de Guillaume Henry, de Chêne-Arnoult; ce nom donne à penser qu'une partie au moins de la population nouvelle était venue de Fontenouilles.
La même année, le doyen visitant les cures passait à Chêne-Arnoult le mercredi après Quasimodo et faisait état ''d'utragi prope al tare'' (outrages près de l'autel), ce qui, dans le langage du temps, désigne des dommages à réparer. Cet épisode montre que l'édifice paroissial était bien le même que celui qui rassemblait les fidèles avant des événements de 1421.
Le curé Jehan Samyon décéda en 1492. Le doyen indiqua qu'il laissait son lit, deux capetiques (?),
deux auriculaires, un bréviaire, mais pas d'oblations, compte tenu de sa grande pauvreté et de celle de son
frère Gilles. Pourtant, les conditions de vie étaient à nouveau assez bonnes, mais la trop faible population de
la paroisse ne pouvait assurer un revenu suffisant à son curé.
Observons toutefois qu'une génération seulement après Gutenberg, le curé de Chêne-Arnoult possédait déjà un bréviaire imprimé.
En 1493, pour remplacer le curé défunt, furent successivement intronisés curés de Chêne-Arnoult,
Jehan Malerbe, qui résigna quelques mois après, et Maturin Gréseau.
L'intronisation d'un curé se traduisait habituellement par le versement d'une petite somme au doyen que celui-ci consignait dans ses registres.
Mais en la circonstance, le doyen constatait qu'il ''n'a rien touché de ces deux intronisations car Malerbe et
Gréseau sont serviteurs, domestiques et commensaux de l'Archevêque'' Tristan de Salazar.
Il faut comprendre que c'étaient des prêtres familiers de l'Archevêque car ils avaient des offices dans sa Maison.
C'était en effet un motif d'exemption de paiement de la taxe usuelle, ces familiers étant souvent supérieurs en
grade au doyen.
Ce petit détail a son importance concernant l'avenir de la ''chapelle'' de Chêne-Arnoult.
Tristan de Salazar, qui fit construire l'Hôtel de Sens à Paris, était un grand bâtisseur avec ses artistes,
charpentiers, maçons et sculpteurs. Quand il faisait reconstruire une église, il nommait à la cure du lieu un
des prêtres de sa nombreuse famille ou l'un de ses commensaux afin de garder le contrôle des travaux et
s'assurer de la conduite des ouvriers qui créaient parfois des troubles autour du chantier. La restauration de
la ''chapelle'' de Chêne-Arnoult a donc été effectuée ou du moins commencée sous la brève direction de ces
deux curés en 1493-1494. Par ces procédés de restauration, l'Archevêque élevait implicitement l'édifice
paroissial au rang d'église et fit ainsi disparaître le qualificatif de ''chapelle'' fréquemment utilisé jusque-là.
Aussi, peut-on résumer ainsi l'histoire de l'édifice paroissial de Chêne-Arnoult jusqu'au début du
XVIe siècle:
- disparition pour une raison inconnue, au début du XIIIe siècle ou même un peu avant, d'une
première église à l'emplacement du cimetière actuel.
- construction d'une chapelle de remplacement par les Courtguilleret.
- rôle quasi-paroissial sans le titre d'église de cette chapelle jusqu'en 1359.
- rôle accru de cette chapelle de 1359 à 1393 en raison des malheurs ayant affecté les alentours; elle
était manifestement dotée de véritables curés jusqu'à la catastrophe fatale de 1421.
- extinction de toute vie paroissiale à Chêne-Arnoult de 1421 à 1487.
- réanimation de la vie religieuse en 1487, restauration en 1493-1494 de la chapelle avec élévation de
facto au rang d'église. Manifestement, à cette époque, la collation était faite par l'Archevêque.
Mais bientôt , en cette fin du XVe siècle, la source d'informations en provenance du doyenné allait
se tarir. En 1494, Maturin Gréseau, ayant renoncé à sa charge, laissa la cure à Jacques Guibert qui resta en
poste au moins jusqu'en 1514, ou même 1522 peut-être. Il fut donc le premier curé de plein exercice de
Chêne-Arnoult, disposant d'une église reconnue comme telle par les autorités ecclésiastiques.
En 1500, il établit l'acte de décès d'un paroissien aisé de Chêne-Arnoult, Bérard Fafe, tandis que son vicaire (ou
marguillier) Guillaume Cholin, d'une famille châtillonnaise, se faisait remarquer en exerçant des poursuites
contre un habitant de La Selle-sur-le-Bied.
En 1523, le curé Barthélémy Micher, après avoir échangé sa cure avec son prédécesseur, arrivait à Chêne-Arnoult.
Allait alors commencer une période d'instabilité religieuse avec l'arrivée au château des Le Fort
protestants et de leurs alliés familiaux Jaucourt et La Chapelle, partisans d'un huguenotisme intransigeant,
voire agressif.
On peut tenir pour certain que l'église fut fermée au culte catholique exclusif de 1562 à 1594,
peut-être même utilisée comme temple ou contrainte au ''simultaneum'' (usage pour deux cultes) dans la
période la moins agitée (1563-1567).
Par la dernière mention de ses comptes, le doyen de Ferrières constatait que depuis 1571 au moins, la paroisse de Chêne-Arnoult ne produisait ''aucun fruit'' (il faut bien sûr comprendre: redevance au profit du doyenné).
La fin de cette ère a été confirmée par une enquête sur les francs-fiefs de 1595: le 12 avril, les deux
marguilliers, Pierre Callot et Nicolas Jourdain répondaient négativement au sujet des biens d'Eglise.
Rien ne permet de penser que l'église a subi des dégradations autres que superficielles.
Si la population commune n'avait pas abandonné sa foi catholique, les seigneurs locaux mirent quelque temps à revenir à leur ancienne religion.
Cependant, en août 1629, la paroisse qui avait en propriété 50 arpents de taillis pouvait bénéficier
des soins de Daniel Bourguignon, conseiller et maître des requêtes de la reine-mère Marie de Médicis.
Descendant de la famille installée à la ferme de la Fontaine deux siècles et demi plus tôt, il était aussi
seigneur de la Petite Gruerie (séparée depuis longtemps déjà du château de Chêne-Arnoult puisqu'on
retrouve la trace d'un Simon Levesque, procureur du roi à Montargis et seigneur de la Gruerie dans les
années 1541-1545).
Sont des indications incontestables du revirement vers la religion catholique des seigneurs de Chêne-
Arnoult les deux plaques tombales apposées dans l'église avec les textes que nous rapportons:
''Ci gist, dame Magdeleine de Vièvre, en son vivant femme en premières noces de messire Vrin Le
Fort, en son vivant chevalier, seigneur du Chesne-Arnoult, La Motte des Prez (à Dicy), Les Vicomtières (à
Montcorbon), Chesnevane (à Châteaurenard), et en deuxièmes noces de messire Anthoine de Nevinault,
chevalier, seigneur de La Durantière et seigneur chastelain de Sainct Maurice sur l'Averon, Melleroy,
Fontenilles (Fontenouilles), La Chapelle (sur Aveyron) et Lenfernat en partie (sur La Chapelle-sur-
Aveyron) et des fiefs de Bloise et de Buyon Boulard et des Essèches, l'un des cens gentilshommes de la
Maison du Roy, laquelle desseda le lundi 8e d'octobre1640. Priez Dieu pour son âme!''
Donc, Magdeleine de Vièvre, veuve en premières noces d'un seigneur protestant de Chêne-Arnoult, eut une sépulture catholique.
Cette plaque brisée par la foudre le 7 juin 1899 est visible à l'église.
La seconde épitaphe est ainsi rédigée:
''Passant qui voit en or ce beau marbre gravé et d'un zèle pieux dans ce temple (église) élevé,
apprends qu'il est posé pour l'immortelle gloire d'Abigaïl Le Fort, d'éternelle mémoire, qui laisse cette
marque à la postérité de sa dévocion et de sa piété, cet honneur de son sang. Cette illustre personne eut
pour aïeul René (Le Fort), gouverneur de Bayonne, seigneur du Chesne-Arnol, qui, dans ce noble emploi, ne
fut pas moins ardent que fidèle à son Roy; elle qui, dont la vertu si vivement éclate, prit jadis pour époux le
seigneur de Vilate ( près de Vailly-sur-Sauldre), et ce cher souvenir la touche tellement qu'il l'accompagnera
jusque au monument (funéraire). Cependant, cette noble et vertueuse dame, autant pour son salut que celui
de son âme, a fondé pour jamais (à jamais) dedans ce sacré lieu une messe au Sacré nom de la Mère de Dieu
qui se doibt célébrer en une heure certaine à chasque samedy de chascune sepmeine (semaine). Chrestien
qui vois l'effect d'un coeur dévotieux, d'une sainte prière accompagne ses voeux et conjure le ciel pour ce
pieux office, qu'il luy soit à jamais favorable et propice. 1646'' (avec ses armes).
Cette deuxième inscription, cette fois, est celle d'une Le Fort, née huguenote du mariage de Vrain Le
Fort et Madeleine de Vièvres (première plaque), d'où ce prénom biblique d'Abigaïl, célébrée en vers car elle
s'était convertie avant de créer cette fondation.
Remarquons la ''prudence'' qui a conduit à ne citer dans l'ascendance de la défunte que le dernier des Le Fort qui mourut catholique, son aïeul René Le Fort.
Reste l'énigme de la collation de la cure de Chêne-Arnoult par le Prieur de Joigny au XVIIIe siècle,
que nous avions entrevue précédemment, à propos de la nomination des curés de Chêne-Arnoult.
Le Prieuré Notre-Dame de Joigny avait remplacé une très ancienne Chapelle Saint-Georges.
Fondé en 1080 par Geoffroy, comte de Joigny, il relevait des Clunisiens de La Charité-sur-Loire, comme le Prieuré Saint- Sébastien de Dicy.
Y avait-il une liaison ancienne entre le Prieuré de Joigny et la paroisse de Chêne-Arnoult
justifiant que le Prieur de Joigny fît encore cette collation (peut-être une fois sur deux, comme cela arrivait
parfois) en cette fin du XVIIIe siècle?
S'agissait-il initialement d'une collation à l'ancienne église, celle du cimetière, ou bien à la chapelle des Courtguilleret, qui, pour ce motif, aurait été placée sous le patronage de la Très Sainte Vierge (comme le prieuré de Joigny) ?
Nous observons d'ailleurs qu'un seigneur de Chêne- Arnoult se trouvait parmi les fondateurs de l'abbaye des Echarlis , à Villefranche, et que très tôt (un arbitrage du 2 février 1177 en fait foi), des rapports parfois agités se nouèrent entre le Prieuré de Joigny et l'abbaye.
Or, les Echarlis possédèrent longtemps quelques biens à Chêne-Arnoult. En 1545, Jean Henry, de la famille
déjà citée, et d'autres tenanciers reconnaissaient devoir annuellement pour une masure (non désignée) et
quarante arpents de terre, 5 setiers de froment à l'abbaye des Echarlis.
Des document prouvent la reconduction de ce cens en 1644, puis en 1680.
Ces biens seraient-ils ensuite échus au prieuré jovinien, comme sans doute ceux de Saint-Sébastien de Dicy? C'est une autre piste qui apporterait peut-être des réponses, quant aux liens restés inexpliqués entre le Prieuré de Joigny et la paroisse de Chêne-Arnoult.
LES SEIGNEURS ET LEURS FIEFS
Une autre approche de l'histoire de Chêne-Arnoult consiste à se pencher sur les dynasties
seigneuriales qui se sont succédé au château.
La famille de Blaneuil ( si l'on considère que ce patronyme est la meilleure transcription du nom
latin) est la plus ancienne; on n'en connaît que cinq membres.
- Landry de Blaneuil, vers 1136, fut témoin lors d'un arbitrage de l'archevêque de Sens Henri entre
Les Echarlis et Vivien de La Ferté (cartulaire des Echarlis).
- Odon ou Eudes de Blaneuil, entre 1137 et 1139, céda pour 100 sols aux Echarlis sa propriété de
Chailleuse, à Senan ( considéré de même comme un des ''fondateurs'' de l'abbaye).
- Landry de Chêne-Arnoult, chevalier, fit partie en 1188 d'un groupe de chevaliers locaux appelés
à arbitrer entre Les Echarlis et Augalon de Seignelay, seigneur de Cudot, au sujet de biens sur la paroisse de
Montcorbon (même source).
- Etienne de Blaneuil, de Chêne-Arnoult, noble, fut témoin en 1232 lors de l'établissement d'un acte
intéressant le Prieuré de Douchy (cartulaire de Molesmes).
- Philippe de Blaneuil était en 1300 titulaire d'un fief important mouvant de la châtellenie de Charny.
Plusieurs déductions peuvent être tirées, qui permettent d'affiner nos connaissances quant aux
origines du château.
Nous voyons en effet que la lignée comptait dans ses rangs un chevalier et qu'elle était solidement établie au point de posséder des biens à Senan et dans la châtellenie de Charny.
Il est donc assuré qu'elle a converti la motte en château construit en dur avant 1170, et même avant 1154, date de la première mention de la forme Quercus Arnulfi dans le cartulaire des Echarlis.
Le premier château, construit par les Blaneuil, qui n'avait certainement pas la puissance architecturale qui caractérisa le XIIIe siècle, pourrait dater en fait du début du XIIe siècle, avant les premières traces écrites laissées par la seigneurs de Blaneuil.
Il faut aussi revenir sur l'origine de leur nom. Blanoilius est un nom celtique classique, formé de
Bélénos, un dieu celte, et de ialo, la clairière, désignant donc la clairière de Bélénos. Or, Bélénos et
Bélisama, que nous avons citée à propos du Ru de Belme, sont souvent associés et vénérés conjointement en
diverses contrées.
Comme tous les seigneurs de ce temps, les Blaneuil ont pris leur nom des lieux qu'ils occupaient. Il est très probable que le centre de la chênaie d'Arn-Wulf était la clairière de Bélénos dont l'écoulement s'effectuait vers la Fontaine parallèlement au Ru de Belme. Ainsi donc, transformant la motte de la chênaie d'Arn-Wulf en château, les Blaneuil l'ont appelé du nom ancien que gardait la clairière centrale et suivant l'usage ont été eux-mêmes désignés du nom de leur château.
La famille Courtguilleret est connue depuis 1130, formée d'une série de ''Guy'' et de leurs alliances ,
d'où vient le diminutif ''guilleret'' (on appelle d'ailleurs aujourd'hui les habitants de Corquilleroy les
Guillerets). Guy III mentionné en 1236 et 1239, appartenait à la 5e génération, mais rien n'indique qu'il eût
possédé des biens à Chêne-Arnoult et qu'il eût épousé une fille de Blaneuil.
Lui succéda son fils Jean 1er de Courtguilleret, chevalier mentionné dans différents actes de 1254
à 1285; lui aussi a pu épouser une héritière de la famille de Blaneuil, qui lui aurait alors apporté Chêne-
Arnoult en dot.
Dès 1254, il fut très lié au comte de Sancerre, possesseur de La Ferté-Loupière, et avait des droits d'usage en forêt dans le bailliage de Bourges. C'est très certainement ses liens avec le comte de Sancerre qui le conduisirent à s'installer à Chêne-Arnoult où il bâtit le deuxième château, de loin le plus imposant.
A la même époque, le comte de Sancerre construisait le château de Châtillon sur Loing, et l'une
des tours ayant résisté à l'épreuve du temps, connue aujourd'hui sous le nom de tour de César, à Châtillon-
Coligny, donne une idée de la puissance de l'architecture militaire du XIIIe siècle.
Comme nous l'avons déjà indiqué, c'est très probablement aussi à Jean Ier que l'on doit la ''chapelle'' (qui deviendra ultérieurement l'église paroissiale) où il fut inhumé après son décès le 5 octobre 1285 et dans laquelle une plaque rappelle aujourd'hui son rôle de ''fondateur''.
Il eut pour successeur son fils Guillaume Ier, continûment mentionné comme seigneur de Chêne-
Arnoult de 1297 à 1310, au moins. Celui-ci fut très richement doté, avec seize arrière-fiefs et 448 livres de
revenus, soit l'équivalent du rapport de vingt petits châteaux, selon les indications données par la prisée
effectuée par Mahaut d'Artois, châtelaine de Châteaurenard.
Le patrimoine familial des Courtguilleret étaitainsi solidement constitué avec les frères et soeurs se trouvant à la tête de différents arrière-fiefs.
Il est possible que Guillaume Ier ait vécu bien au-delà de 1310 car des actes datés de 1232, paraissant suivre de
peu son décès, entérinent le partage entre ses héritiers de biens conséquents en châtellenie de Yèvre-le-
Châtel.
Ces possessions ainsi que d'autres à Manchecourt et Mousseaux (près de Pithiviers) laissent supposer que Guillaume Ier de Courtguilleret avait épousé une fille Monceau, d'une famille de maîtres des eaux et forêts,
et qu'il avait ensuite exercé une activité du même genre.
Guillaume II, très probablement le fils de Guillaume Ier, dit parfois Guiot, est mentionné dans une
série d'actes entre 1332 et 1359.
Durant ces années, le rôle de la famille seigneuriale de Chêne-Arnoult restait prépondérant car frères et cousins ont des fonctions d'encadrement militaire. Guillaume II lui-même avait passé une ''montre'' (revue) de sa compagnie à Rouen en 1355 et se trouvait en 1359 à Saint-Quentin pendant la guerre de Vermandois qui était en fait le début de la guerre de Cent ans.
A la même époque, Robert Knowles ravageait les villages voisins alors que Chêne-Arnoult, peut-être protégé par son éperon dominant les vallées de l'Ouanne et du Cuivre, était épargné.
Remarquons parmi les membres de la famille Jean II de Courtguilleret, frère de Guillaume II, que l'on trouve cité de 1333 à son décès en 1365 et qui fut successivement veneur du dauphin en 1356, maître enquêteur des eaux et forêts pour le duc de Normandie en 1362 et enfin maître de la vénerie royale en 1364.
Jean III, fils de Jean II, donc neveu de Guillaume II, mentionné de 1364 à son décès en 1376, fut
gouverneur du roi Charles V de1364 à 1372 et juge aux assises de Châteaurenard en 1368 comme seigneur
de Chêne-Arnoult.
On retrouve en 1372 son cousin Guiot II (ou Gaucher 1er), maître forestier de la forêt de Bière, aujourd'hui forêt de Fontainebleau.
Durant toutes ces années, la guerre de Cent ans se poursuit au loin; loin de connaître une brillante situation à cause des suites de l'épidémie de peste et des ravages de Knowles dans le proche voisinage, Chêne-Arnoult restait cependant un îlot favorisé, tout comme Charny protégé derrière ses murs.
Philippe III, fils de Jean III, mentionné de 1376 à 1406, hérita des charges de son père en 1377. Dès
1378, il fut maître de la vénerie du roi et selon la liste des pensions royales, inaugura le titre de grand veneur
qu'il conserva jusqu'en 1399.
Dans le trésor royal des chartes existe une lettre de rémission du roi Charles V datée de juin 1383, en faveur de l'un des pages de Philippe III domicilié au château seigneurial.
Sur commandement de son maître, ce page accompagné de valets était allé faire provision dans les environs
d'une grande quantité de vivres (blé, avoine, foin, boeufs, vaches, pain et poules), nécessaires à la garnison du
château.
Ce faisant, le page avait contrevenu aux ordonnances royales, mais cet épisode montre cependant que les ressources alimentaires de la seigneurie n'étaient pas suffisantes pour entretenir la compagnie du grand veneur.
La Bibliothèque nationale conserve le compte des dépenses de la vénerie de Charles VI établi par le grand veneur pour les années 1390-1394.
Y figurent notamment toutes les dépenses engagées en novembre 1392, quand Philippe III de Courtguilleret dut organiser pendant un mois d'incessantes chasses à courre au sanglier en forêt de Montargis, après que les médecins royaux eurent imaginé que cette activité pratiquée intensément devait guérir la folie du malheureux souverain.
Au temps de Philippe III, ou peut-être avant, les Courtguilleret avaient installé dans leur château de
Troussechien ( trousse chiens signifiant dressage de chiens) leurs meutes de chiens de vénerie. Le chemin
direct reliant le château de Chêne-Arnoult à la Gruerie et la Gruerie à Troussechien devenu aujourd'hui le
Grand Truchien de Fontenouilles, date donc de cette époque. La famille seigneuriale avait aussi acquis des
biens en Auxerrois, au Chesnoy (près de Saint-Fargeau) ou encore à Rumont (Seine-et-Marne). Puis, retiré
de ses fonctions, Philippe III rendit le 24 octobre 1403 aveu et dénombrement des seigneuries de Chêne-
Arnoult et de Chênevannes (à Châteaurenard).
Dans cet aveu, il mentionnait son neveu Pierre Douart comme détenteur d'un arrière-fief de sa mouvance appelé la Maison aux Morilliers, qui pourrait bien avoir précédé les Mouillères que nous connaissons. Ce neveu Pierre Douart, fils d'Agnès de Courtguilleret et de Jean Douart (mort avant 1389) était garde de la forêt de Paucourt en 1406, tandis que son aîné, prénommé Jean comme son père, exerçait les mêmes activités dans les forêts de Vitry-aux-Loges vers 1399.
C'est une indication supplémentaire qui montre qu'une grande majorité des Courtguilleret avait fait carrière dans les métiers de la forêt et de la chasse.
Philippe III est encore cité en 1406, sans doute très peu avant sa mort, comme propriétaire de la
Fontaine de Montbréchy, à Triguères. Si Guillaume Ier avait pu faire l'honneur de son château au roi
Philippe IV le Bel en déplacement, on peut supposer que la demeure seigneuriale de Philippe III n'avait rien
à envier à celle de son aïeul.
Après le décès de Philippe III, son fils Jean IV, déjà cité en 1396 comme gruyer de la forêt de Livryen-
Launois, près de Paris, devint le nouveau seigneur de Chêne-Arnoult.
A-t-il survécu au raid meurtrier des Anglais vers le 1er septembre 1421?
Nous l'ignorons, mais une de ses filles, héritière pour moitié de Chêne- Arnoult (dévasté) et de Chênevannes (de même dévasté) épousa en 1439 Jean Charnier qui devint ainsi coseigneur de Chêne-Arnoult.
Les descendants gardèrent ces biens jusqu'à l'extinction de la lignée en 1521, sans, semble-t-il, que les ruines du château ne fussent relevées.
Le cheminement successoral de l'autre moitié de la seigneurie est extrêmement flou. Peut-être futelle
acquise successivement par Gaucher II (fils probable de Jean IV) qui n'est plus mentionné après 1457,
Jean V, fils de Gaucher II et évêque de Lodève de 1462 à son décès en 1488, Guillaume IV, frère de Jean V,
un des serviteurs favoris du roi Louis XI, mort en 1504, et enfin Louis Ier, fils de Guillaume IV, qui se
sépara du vieux château familial de Corquilleroy vers 1522.
Quoi qu'il en soit, il semble inconcevable que les Courtguilleret aient pu conservé des droits sur Chêne-Arnoult jusqu'en 1541, comme un acte semble l'indiquer.
Pour une raison que nous ignorons, un lien successoral dut s'établir entre Chêne-Arnoult et la Motte des Prés de Dicy, puis avec Launay, car l'ensemble tomba finalement aux mains de la famille Le Fort à la suite du mariage de l'un de ses membres avec l'héritière de Launay.
En effet, Léon Le Fort, par son mariage, détenait à cette époque la seigneurie de Launay. A son
décès en 1540, ce fut son neveu, René Ier Le Fort, déjà seigneur depuis 1513 de La Bruyère, en Sologne,
qui lui succéda. Est-ce par mariage avec une fille Corquilleroy ou avec une de leurs descendantes de la
famille Jaucourt qu'il ajouta Chêne-Arnoult à ses possessions?
C'est précisément le point qui reste obscur.
Seigneur de Chêne-Arnoult et gouverneur de Bayonne, René Le Fort laissait à ses héritiers, après son décès
à une date inconnue, le château qu'il avait fait reconstruire dans le style Renaissance. C'était sur le même site
le troisième château de Chêne-Arnoult.
Pierre Ier Le Fort, son successeur, seigneur de Chêne-Arnoult, de La Motte des Prés, de
Chênevannes et des Mahaultières (ou Perroy) de Châteaurenard, était aussi homme d'armes de la compagnie
du seigneur de Bourdillon.
Le dernier acte connu le mentionnant est un aveu de 1573. Sur la fin de sa vie, il s'était converti au protestantisme ainsi que son épouse, Charlotte de la Chapelle qui lui survécut longtemps puisqu'on la trouve encore citée au temple de Châtillon en 1628.
Celle-ci fut la huguenote par excellence de la famille, intransigeante, intolérante, voire agressive.
Sont connus cinq enfants nés de leur union:
- Marguerite, dominicaine défroquée décédée après 1620.
- Une seconde fille mariée à Claude de Menou, morte avant 1595
- Une troisième fille dont était veuf Monsieur de La Chaise en 1618.
- Un fils René mort jeune sans postérité et Vrain Le Fort, dit parfois Urbain Le Fort qui fut seigneur de Chêne-Arnoult, La Motte des Prés, les Vicomtières et Chênevannes. Il semble n'avoir pu apurer la succession paternelle qu'en 1620 et mourut peu après.
La liste de ses enfants, nés protestants, que lui donna son épouse Madeleine de Vièvres,
est très incertaine; le seul dont l'ascendance ne fait pas de doute est précisément Abigaïl, dont nous avons
noté précédemment le texte de la plaque mortuaire.
Du fait du silence relatif des textes d'archives quant à la vie de René, Pierre et Vrain Le Fort, nous ne
savons pas si des troubles religieux ont touché Chêne-Arnoult.
Hormis le huguenotisme combatif de Charlotte de la Chapelle, il semble cependant que les seigneurs de Chêne-Arnoult de cette époque surent rester à l'écart des guerres de religion.
En ce qui concerne le fief de Malvau-Chêne Fort, qui était un arrière-fief du château de Chêne- Arnoult, la dévolution présente aussi beaucoup d'incertitudes.
En 1403, il était tenu par Gilles (ou Gilet) de Courtguilleret, dont on trouve mention de 1394 à son décès en 1412.
Durant cette période, il fut maître des eaux et forêts de la garde de Courcy-aux-Loges en forêt d'Orléans, puis maître enquêteur des forêts du duché d'Orléans.
Gilles de Courtguilleret pourrait être un frère cadet de Philippe III , mais sa descendance n'est pas
connue. Malvau-Chêne Fort n'a bien sûr pas échappé aux destructions de 1421, mais généralement, un fief
ne mourrait pas et gardait toujours au moins son existence juridique.
Complètement détruit ou non, Malvau- Chêne Fort est probablement devenu la propriété de la famille Davy qui détenait déjà Le Mesnil vers 1475.
Après l'extinction des Davy du Mesnil, il passa dans le patrimoine de la branche de Triguères de la même
famille, et c'était bien le même fief qui était compris dans le marché, quand le 6 novembre 1680, Jacques
Bouvyer, seigneur d'une grande partie de l'héritage des Davy de Triguères, bailla pour six ans la Mothe-
Bouron, Montinault, Avalon, Le petit Prieuré de Douchy et La Barre de Chêne Fort à Charles Sotan,
marchand à Triguères.
Il ne fait aucun doute que ''La Barre de Chêne Fort'' désignait l'ancien fief de Malvau qui avait perdu son nom après la destruction de son château. Ensuite, avec une grande partie de l'héritage de Jacques Bouvyer, Malvau-Chêne Fort pourrait être devenu la propriété des Bénédictines de Montargis, mais aucun document d'archives ne permet de l'affirmer.
Notons cependant ce petit indice: le 30 janvier 1720, en secondes noces s'unissaient à Chuelles Marie Muguet, héritière aisée, et Claude Henri Meunier, marchand de Chêne-Arnoult; l'époux était assisté de François Meunier, probablement son frère, notaire royal à Chêne-Arnoult, et de François Rabier, agent des Dames bénédictines de Montargis domicilié à Triguères.
CHRONOLOGIE RÉCAPITULATIVE
Période celtique. Les premiers hommes ont suivi la vallée de l'Avara (Ru du Cuivre) puis, sous le couvert de
la chênaie, sont montés vers la source de Bélisama (Ru de Belme) et la clairière de Bélénos (Blanialo, qui
évoluera vers Blaneuil)
Vers 800, par l'édification d'une motte dans la clairière de Blaneuil, la chênaie devint la Chênaie d'Arn-Wulf
(Chêne-Arnoult). Probablement, le bourg se dessinait autour de la première église dans l'enceinte ou aux
abords du cimetière, le moulin de Chêne-Arnoult (le Vieux Moulin) commençait à fonctionner tandis que le
Fort de la chênaie (Chêne-Fort) ou la Cour de Thio-Bald (Cour aux Baudes) devenait la motte de défense
Nord-Est et que se traçaient les chemins de Plénoise et de Malvau.
Vers 1100, au plus tard. Malvau, par substitution, s'imposa à la tête du fief Nord-Est. L'élevage débutait ou
se relançait à la ferme de La Fontaine, qui changera de nom au cours des siècles (Terre aux Bourguignon, La
Fontaine au Charme).
La famille seigneuriale des Blaneuil s'ancrait à la motte seigneuriale (première mention écrite en 1136).
Au XIIe siècle. Les Blaneuil construisaient le premier château , la métairie de culture s'organisait (d'où la
Pièce de La Fontaine), imposant la création de la métairie d'élevage à la Bergerie.
Le bourg se structurait dans son schéma actuel, avec les trois croix le délimitant.
Au XIIIe siècle. Les principaux hameaux se créaient ou se développaient. Les premiers Courtguilleret
bâtissaient le deuxième château de Chêne-Arnoult, le plus imposant, et la chapelle qui deviendra l'église
actuelle. Les voies inter-châtellenies ou inter-fiefs étaient tracées, le bourg s'étendait vers les Vieilles vignes,
la Ferme de La Fontaine vers le Colombier et le bois de Varennes était divisé (Bois Pairé). Avant 1300, le
moulin du fief de Malvau (le Foulon) commençait à fonctionner.
1310. Passage au château de Chêne-Arnoult du roi Philippe IV le Bel qui marque ainsi sa considération au
seigneur du lieu.
Au XVe siècle, en 1421, Chêne-Arnoult d'abord épargné par le débuts de la guerre de Cent ans dans la région
(1358-1359) connut une période difficile vers 1380 (conséquences de la peste, misère) avant d'être
totalement détruit par les Anglais vers le 1er septembre 1421.
1439, début de la co-seigneurie Charnier-Courtguilleret sur un fief qui n'a plus de château pendant un siècle.
Vers 1480. Recolonisation par des familles venues d'autres contrées (Bourguignon, Calot, Cholin, Fafe, Henry, etc...)
1487-1494. La chapelle des Courtguilleret, restaurée, devient véritable centre paroissial.
Au XVIe siècle. Début de la dynastie des Le Fort. Le château fut reconstruit vers 1540 dans un style très
influencé par la Renaissance (3e château). Malgré l'adhésion de ses seigneurs à la Réforme, Chêne-Arnoult
ne sembla pas souffrir des guerres de religion.
Au XVIIe siècle. Apparition de nouveaux hameaux: Les Petits Moreaux, L'oisière, La Croix Pestiau (La
Croix Gellot), La Haye Brûlée (Les Maisons Brûlées), L'Ouche des Noyers....
Au XVIIIe siècle. Les derniers écarts ont été créés (Le Cormier, Les Sablons, Les Alisiers,...) et les
modifications du château effectuées vers 1760 lui donnèrent son aspect actuel (4e château).
Chêne-Arnoult avait 281 habitants en 1801 et 216 en 1831. La population atteignit son nombre
maximal à la fin du XIXe siècle, en 1891, avec 321 habitants, mais était déjà retombée à 167 habitants à la
fin de la seconde guerre mondiale.
Depuis, elle n'a cessé de décroître.
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Liste des lieux dits de Chêne-Arnoult:
Les Maisons Neuves
Les Maisons Brûlées
La Cour aux Baudes
Malveau
Chêne Fort
Le Bois de Chêne Fort
La plaine
Le Cormier
Le Moulin
L'Oisière
Le Foulon
Le Château
La Bergerie
Les Mouillières
La Ferme de la Fontaine
Les Petits Moreaux
Le Champs du Berry
Les Maisons Neuves
Les Maisons Brûlées
La Cour aux Baudes
Malveau
Chêne Fort
Le Bois de Chêne Fort
La plaine
Le Cormier
Le Moulin
L'Oisière
Le Foulon
Le Château
La Bergerie
Les Mouillières
La Ferme de la Fontaine
Les Petits Moreaux
Le Champs du Berry
Les habitants de Chêne Arnoult s’appellent les Quersusarnuliens et Quersusarnuliennes.
Chêne-Arnoult est situé dans le département de l’Yonne dans la région Bourgogne
à 149 km de Paris Notre Dame.
Le village de Chêne-Arnoult appartient à l'arrondissement d'Auxerre et au canton de Charny.
Le code postal du village de Chêne-Arnoult est le 89120 et son code INSEE est le 89097.
L'altitude de Chêne-Arnoult est de 178 mètres environ.
Sa superficie est de 9.10 km ².
Sa latitude est de 47.901 degrés Nord et sa longitude de 3.069 degrés Est.
La densité de population du village est de 13.63 habitants par km².
Le nombre de logements sur la commune a été estimé à 97 en 2007.
Ces logements se composent de 58 résidences principales, 35 résidences secondaires ou occasionnelles.
Chêne-Arnoult est situé dans le département de l’Yonne dans la région Bourgogne
à 149 km de Paris Notre Dame.
Le village de Chêne-Arnoult appartient à l'arrondissement d'Auxerre et au canton de Charny.
Le code postal du village de Chêne-Arnoult est le 89120 et son code INSEE est le 89097.
L'altitude de Chêne-Arnoult est de 178 mètres environ.
Sa superficie est de 9.10 km ².
Sa latitude est de 47.901 degrés Nord et sa longitude de 3.069 degrés Est.
La densité de population du village est de 13.63 habitants par km².
Le nombre de logements sur la commune a été estimé à 97 en 2007.
Ces logements se composent de 58 résidences principales, 35 résidences secondaires ou occasionnelles.
Les villages proches de Chêne-Arnoult sont :
Fontenouilles à 2.08 km,
Charny à 2.6 km,
Dicy à 4.5 km,
Prunoy à 4.7 km,
Douchy à 4.7 km
Les villes proches de Chêne-Arnoult sont :
Joigny 31 km
Montargis 32 km
Auxerre 43 km
Sens 45 km
Courtenay 17 km
Toucy 29 km
Fontenouilles à 2.08 km,
Charny à 2.6 km,
Dicy à 4.5 km,
Prunoy à 4.7 km,
Douchy à 4.7 km
Les villes proches de Chêne-Arnoult sont :
Joigny 31 km
Montargis 32 km
Auxerre 43 km
Sens 45 km
Courtenay 17 km
Toucy 29 km