Le Château
Historique du Château en fin de page
Texte rédigé d'après l'étude de Paul Gache intitulée:
''Modeste aperçu sur Chêne-Arnoult''
( Rédaction : Serge Moreau - 2013)
''Modeste aperçu sur Chêne-Arnoult''
( Rédaction : Serge Moreau - 2013)
Le château était à l'origine une motte au centre du demi-cercle de la chênaie.
Au XVIIIe siècle encore, on l'appelait ''La Mothe'', tout simplement, et conformément à sa désignation sur le plan d'époque.
Comme en bien d'autres lieux, par simplification, ''Chêne'' (de Chêne-Arnoult) désigne en fait la chênaie.
Il est à remarquer que le Loiret, la Seine-et-Marne et l'Yonne sont les départements où l'appellation ''chesnoy''
(qui est l'ancienne forme de chênaie) est la plus fréquente.
Les premières versions écrites du mot datent de l'an 600 environ: Cassiniacus, le lieu des chênes, donnant Chesnay (Nièvre).
Les exemples se multiplient au IXe siècle et l'on peut être assuré qu'existait déjà la désignation de ''chênaie'' (écrite sous la forme de l'époque) pour notre cas de Chêne-Arnoult.
La motte doit son nom à son fondateur ou à un occupant éminent; c'était initialement un parc à bêtes,
clos, palissadé, un peu relevé, avec un espace habitable généralement surélevé d'un étage tenant lieu de poste
d'observation.
En cas de danger, le parc à bêtes servait de refuge à ce qui constituait le bien le plus précieux, les troupeaux. Arnoult n'est que l'aboutissement de la variation du nom de ce fondateur ou homme éminent:
Arn-wulf, Arnulf, Arnoul puis Arnoult.
La première mention écrite de Chêne-Arnoult vers 1150 est en effet Casnetus Arnulfi (casnetus étant la contraction de cassanetus, petite chênaie).
Quant à Arn-wulf, c'est un nom austrasien typique composé d'arn, l'aigle, et de wulf, le loup, un peu à la manière des noms composés des Indiens d'Amérique; il date du VIIIe siècle qui fut marqué par l'arrivée en nombre des Austrasiens sur notre sol et leur attribution de domaines, souvent préexistants.
De ce fait, la naissance de la petite chênaie d'Arn-wulf avec sa motte doit se situer vers l'an 800.
Y avait-il un domaine préexistant à cet endroit? Y avait-il un bourg ou un simple hameau, une paroisse ou non?
Il n'est pas possible de répondre à ces questions, mais l'impression prédominante est celle d'une création sur
une terre excentrée aussi bien du doyenné de Ferrières que de la châtellenie de Chateaurenard, tous deux déjà
existants.
Mais ce n'est là qu'une impression, uniquement basée sur la situation doublement limitrophe de Chêne-Arnoult.
La motte devint le centre d'un fief au plus tard dans le courant du Xe siècle et dut être transformée
en un premier petit château construit en dur au XIIe siècle.
C'est à cette époque que le nom latin évolue; Casnetus Arnulfi devient Quercus Arnulfi. Quercus désigne aussi le chêne, mais sa connotation est plus ''seigneuriale''; on l'associe aussi au vaisseau surmonté d'un mât, à la couronne de lauriers qui ressemble à la ramure du chêne et on lui attribue une noblesse qui sied à cette époque de construction de châteaux-forts.
Le premier vrai château de Chêne-Arnoult était donc déjà solidement établi en 1170 et peu après, en 1232, est
mentionné dans un acte du Prieuré de Douchy ''Stéphanus Blainus de Quercu Arnulfi, miles'', c'est-à-dire
''Etienne Blain de Chêne-Arnoult, noble''.
Peu après 1232, Chêne-Arnoult se donna de nouveaux maîtres avec la famille des Courtguilleret,
originaires de Corquilleroy et lointains cadets des vicomtes du Gâtinais. Des actes établis à partir de 1254
prouvent la propriété de Jean de Courtguilleret, mort et inhumé à Chêne-Arnoult le 5 octobre 1285.
Dès 1254, Jean de Courtguilleret avait lié son destin aux Sancerre, ce qui lui permit l'acquisition d'une grande
partie de ses biens près de Châtillon (Châtres au Charme et le fief de Gâtine à Châtillon) et de Charny (La
Ronce à Charny et Arrabloy ou Rablay à Perreux) que conservèrent ses descendants.
Orienté déjà vers les activités des eaux et forêts, il fut peut-être le créateur de la Gruerie, à Fontenouilles
(c'est incertain) et posséda le Mesnil, à Douchy, en même temps que la seigneurie de Chêne-Arnoult.
La famille Courtguilleret atteignit l'apogée de sa puissance dans la deuxième moitié du XIVe siècle
avec les charges de grands veneurs du roi, après de multiples offices de maîtres des eaux et forêts en
diverses gardes forestières.
Cependant, elle jouissait déjà d'une grande notoriété dès la fin du règne de Saint- Louis.
C'est à Jean de Courtguilleret, déjà cité, qu'on attribue la reconstruction du château en un vaste quadrilatère.
Ce second château de Chêne-Arnoult, sans doute le plus remarqué, reçut, semble-t-il, la visite du roi de France Philippe IV le Bel vers 1310, avant d'être totalement détruit un bon siècle plus tard, vers le 1er septembre 1421, par le roi anglais Henry V de Lancastre.
Malgré cet anéantissement, les Courtguilleret, puis les Corquilleroy y auraient maintenu leurs droits, au moins partiellement, jusqu'en 1541.
A cette date, la reconstruction a été engagée suivant une disposition utilisant trois côtés de l'ancien
quadrilatère et le château fut alors transformé en une gentilhommière fortement marquée par la Renaissance
par une nouvelle famille propriétaire.
Ce sont les Le Fort, originaires de Fromont (Seine-et-Marne) et Juranville (Loiret), avec notamment René Le Fort, gouverneur de Bayonne, dont la descendance masculine, puis féminine avec les Menou, La Chapelle, etc... assura au château de Chêne-Arnoult une pérennité familiale de deux siècles.
En conservant la même assise des bâtiments, ce troisième château de style Renaissance est à son tour
transformé vers 1760 en la demeure que nous connaissons et qui constitue en fait le quatrième château sur le
même site.
Durant ces siècles écoulés, la grande chênaie en demi-cercle a été peu à peu grignotée, découpée, et
largement dégarnie.
Dès la fin du XVIIIe siècle, le château comprenait quatre logis et trois portails. Il avait
un long perron circulaire, possédait toujours ses douves anciennes ainsi qu'un étang côté est; la droite de
l'allée montant au bourg était occupée par le potager, tandis qu'à l'opposé, un jardin d'agrément présentait
deux allées parallèles plantées d'arbres s'étirant jusqu'au bois des Ventes.
Côté sud, entre le château et l'allée marquant la limite du parc, se trouvait le bosquet appelé la Garenne. Le château, dans ses deux dernière versions est orienté face au bourg, contrairement aux premier et second châteaux qui étaient tournés vers le château de la Salle à Fontenouilles.
Quant à l'allée perpendiculaire à cet axe qui menait au bois des Boulaies où se trouvait encore une entrée au XVIIe siècle, elle ne dépasse plus désormais la route de Fontenouilles à Plénoise.
Le bois des Ventes est une partie résiduelle de l'ancienne chênaie semi-circulaire; son nom fait supposer qu'assez tôt, cette fraction de la forêt fut affectée à des coupes périodiques.
Au XVIIIe siècle encore, on l'appelait ''La Mothe'', tout simplement, et conformément à sa désignation sur le plan d'époque.
Comme en bien d'autres lieux, par simplification, ''Chêne'' (de Chêne-Arnoult) désigne en fait la chênaie.
Il est à remarquer que le Loiret, la Seine-et-Marne et l'Yonne sont les départements où l'appellation ''chesnoy''
(qui est l'ancienne forme de chênaie) est la plus fréquente.
Les premières versions écrites du mot datent de l'an 600 environ: Cassiniacus, le lieu des chênes, donnant Chesnay (Nièvre).
Les exemples se multiplient au IXe siècle et l'on peut être assuré qu'existait déjà la désignation de ''chênaie'' (écrite sous la forme de l'époque) pour notre cas de Chêne-Arnoult.
La motte doit son nom à son fondateur ou à un occupant éminent; c'était initialement un parc à bêtes,
clos, palissadé, un peu relevé, avec un espace habitable généralement surélevé d'un étage tenant lieu de poste
d'observation.
En cas de danger, le parc à bêtes servait de refuge à ce qui constituait le bien le plus précieux, les troupeaux. Arnoult n'est que l'aboutissement de la variation du nom de ce fondateur ou homme éminent:
Arn-wulf, Arnulf, Arnoul puis Arnoult.
La première mention écrite de Chêne-Arnoult vers 1150 est en effet Casnetus Arnulfi (casnetus étant la contraction de cassanetus, petite chênaie).
Quant à Arn-wulf, c'est un nom austrasien typique composé d'arn, l'aigle, et de wulf, le loup, un peu à la manière des noms composés des Indiens d'Amérique; il date du VIIIe siècle qui fut marqué par l'arrivée en nombre des Austrasiens sur notre sol et leur attribution de domaines, souvent préexistants.
De ce fait, la naissance de la petite chênaie d'Arn-wulf avec sa motte doit se situer vers l'an 800.
Y avait-il un domaine préexistant à cet endroit? Y avait-il un bourg ou un simple hameau, une paroisse ou non?
Il n'est pas possible de répondre à ces questions, mais l'impression prédominante est celle d'une création sur
une terre excentrée aussi bien du doyenné de Ferrières que de la châtellenie de Chateaurenard, tous deux déjà
existants.
Mais ce n'est là qu'une impression, uniquement basée sur la situation doublement limitrophe de Chêne-Arnoult.
La motte devint le centre d'un fief au plus tard dans le courant du Xe siècle et dut être transformée
en un premier petit château construit en dur au XIIe siècle.
C'est à cette époque que le nom latin évolue; Casnetus Arnulfi devient Quercus Arnulfi. Quercus désigne aussi le chêne, mais sa connotation est plus ''seigneuriale''; on l'associe aussi au vaisseau surmonté d'un mât, à la couronne de lauriers qui ressemble à la ramure du chêne et on lui attribue une noblesse qui sied à cette époque de construction de châteaux-forts.
Le premier vrai château de Chêne-Arnoult était donc déjà solidement établi en 1170 et peu après, en 1232, est
mentionné dans un acte du Prieuré de Douchy ''Stéphanus Blainus de Quercu Arnulfi, miles'', c'est-à-dire
''Etienne Blain de Chêne-Arnoult, noble''.
Peu après 1232, Chêne-Arnoult se donna de nouveaux maîtres avec la famille des Courtguilleret,
originaires de Corquilleroy et lointains cadets des vicomtes du Gâtinais. Des actes établis à partir de 1254
prouvent la propriété de Jean de Courtguilleret, mort et inhumé à Chêne-Arnoult le 5 octobre 1285.
Dès 1254, Jean de Courtguilleret avait lié son destin aux Sancerre, ce qui lui permit l'acquisition d'une grande
partie de ses biens près de Châtillon (Châtres au Charme et le fief de Gâtine à Châtillon) et de Charny (La
Ronce à Charny et Arrabloy ou Rablay à Perreux) que conservèrent ses descendants.
Orienté déjà vers les activités des eaux et forêts, il fut peut-être le créateur de la Gruerie, à Fontenouilles
(c'est incertain) et posséda le Mesnil, à Douchy, en même temps que la seigneurie de Chêne-Arnoult.
La famille Courtguilleret atteignit l'apogée de sa puissance dans la deuxième moitié du XIVe siècle
avec les charges de grands veneurs du roi, après de multiples offices de maîtres des eaux et forêts en
diverses gardes forestières.
Cependant, elle jouissait déjà d'une grande notoriété dès la fin du règne de Saint- Louis.
C'est à Jean de Courtguilleret, déjà cité, qu'on attribue la reconstruction du château en un vaste quadrilatère.
Ce second château de Chêne-Arnoult, sans doute le plus remarqué, reçut, semble-t-il, la visite du roi de France Philippe IV le Bel vers 1310, avant d'être totalement détruit un bon siècle plus tard, vers le 1er septembre 1421, par le roi anglais Henry V de Lancastre.
Malgré cet anéantissement, les Courtguilleret, puis les Corquilleroy y auraient maintenu leurs droits, au moins partiellement, jusqu'en 1541.
A cette date, la reconstruction a été engagée suivant une disposition utilisant trois côtés de l'ancien
quadrilatère et le château fut alors transformé en une gentilhommière fortement marquée par la Renaissance
par une nouvelle famille propriétaire.
Ce sont les Le Fort, originaires de Fromont (Seine-et-Marne) et Juranville (Loiret), avec notamment René Le Fort, gouverneur de Bayonne, dont la descendance masculine, puis féminine avec les Menou, La Chapelle, etc... assura au château de Chêne-Arnoult une pérennité familiale de deux siècles.
En conservant la même assise des bâtiments, ce troisième château de style Renaissance est à son tour
transformé vers 1760 en la demeure que nous connaissons et qui constitue en fait le quatrième château sur le
même site.
Durant ces siècles écoulés, la grande chênaie en demi-cercle a été peu à peu grignotée, découpée, et
largement dégarnie.
Dès la fin du XVIIIe siècle, le château comprenait quatre logis et trois portails. Il avait
un long perron circulaire, possédait toujours ses douves anciennes ainsi qu'un étang côté est; la droite de
l'allée montant au bourg était occupée par le potager, tandis qu'à l'opposé, un jardin d'agrément présentait
deux allées parallèles plantées d'arbres s'étirant jusqu'au bois des Ventes.
Côté sud, entre le château et l'allée marquant la limite du parc, se trouvait le bosquet appelé la Garenne. Le château, dans ses deux dernière versions est orienté face au bourg, contrairement aux premier et second châteaux qui étaient tournés vers le château de la Salle à Fontenouilles.
Quant à l'allée perpendiculaire à cet axe qui menait au bois des Boulaies où se trouvait encore une entrée au XVIIe siècle, elle ne dépasse plus désormais la route de Fontenouilles à Plénoise.
Le bois des Ventes est une partie résiduelle de l'ancienne chênaie semi-circulaire; son nom fait supposer qu'assez tôt, cette fraction de la forêt fut affectée à des coupes périodiques.